À la suite d’un raid mené le 26 novembre par les miliciens du Hezbollah et du mouvement chiite Amal pour terroriser la population de la banlieue populaire de Beyrouth, les mères vivant dans deux quartiers adjacents – Ain El Remanneh et Chiyah – sont descendues dans la rue, main dans la main, pour conspuer la violence, raconte Al-Modon.

Ces deux quartiers symboliques, l’un chrétien, l’autre musulman, ont été le théâtre des premières violences survenues au Liban, en 1975. Une ligne infranchissable les a séparés pendant des décennies.

Mais aujourd’hui, dans la foulée de la révolte qui secoue tout le pays contre une classe politique qui a exacerbé les dissensions religieuses pour piller en toute impunité les ressources du pays, les mères ont repris les slogans des manifestations : “Pour un État séculaire”“Nous ne voulons pas du confessionnalisme”, “Liberté, liberté” et “Union nationale”.

Signe d’une fraternité retrouvée, une mère musulmane voilée a dessiné une croix sur son front.