«Fais d’abord examiner ta propre mort cérébrale» : Erdogan s’en prend violemment à Macron

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a repris la formule d’Emmanuel Macron estimant que l’Otan est en état de « mort cérébrale ». L’Elysée a convoqué l’ambassadeur turc au Quai d’Orsay.

 Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron, ici lors de la venue du président turc à Paris en janvier 2018.
Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron, ici lors de la venue du président turc à Paris en janvier 2018. AFP/Ludovic Marin

    Une attaque d'une rare violence. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris vendredi à son homologue français Emmanuel Macron qu'il a jugé en « état de mort cérébrale », accentuant les tensions à une semaine d'un sommet crucial de l'Otan.

    Reprenant les déclarations de Macron qui avait jugé l'Otan en état de « mort cérébrale », Erdogan a déclaré : « Fais d'abord examiner ta propre mort cérébrale. Ces déclarations ne siéent qu'à ceux dans ton genre qui sont en état de mort cérébrale ». Ces propos interviennent après des critiques françaises de l'offensive de la Turquie, elle-même membre de l'Otan, en Syrie.

    « Ces déclarations ne siéent qu'à ceux dans ton genre qui sont en état de mort cérébrale », a insisté le président turc lors d'un discours à Istanbul. Ces propos véhéments interviennent après des critiques émises jeudi par Macron au sujet de l'offensive lancée le mois dernier par la Turquie en Syrie contre une milice kurde appuyée par les pays occidentaux.

    En réponse, l'Elysée a annoncé que l'ambassadeur turc à Paris allait être convoqué au quai d'Orsay. « Ce n'est pas une déclaration, ce sont des insultes », a réagi la présidence.

    Retrouvailles tendues la semaine prochaine à Londres

    Les remarques d'Erdogan renforcent les tensions entre la Turquie et l'Otan, dont Ankara est membre, avant un sommet crucial de l'Alliance à Londres la semaine prochaine. Erdogan et Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique Boris Johnson doivent en outre se réunir en marge de ce sommet pour discuter de la Syrie.

    Le mois dernier, Ankara a lancé une incursion dans le nord-est de ce pays visant la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée par la Turquie de « terroriste ». Mais les pays occidentaux ont critiqué cette opération et Emmanuel Macron a déclaré dans un entretien à l'hebdomadaire The Economist début novembre que cette offensive unilatérale faisait partie des symptômes indiquant que l'Otan était en état de « mort cérébrale ».

    « Lorsqu'il s'agit de fanfaronner, tu sais très bien le faire »

    Les critiques particulièrement vives de la France ont suscité l'ire des dirigeants turcs ces dernières semaines, qui accusent Paris de vouloir implanter un « Etat terroriste » dans le nord de la Syrie. « Personne ne fait attention à toi. Tu as encore un côté amateur, commence par remédier à cela », a lancé Erdogan à l'endroit de Macron. « Lorsqu'il s'agit de fanfaronner, tu sais très bien le faire. Mais lorsqu'il s'agit de verser à l'Otan l'argent que tu lui dois, c'est autre chose ».

    « Il est tellement inexpérimenté ! Il ne sait pas ce qu'est la lutte antiterroriste, c'est pour cela que les gilets jaunes ont envahi la France, a-t-il encore dit. Gesticulez autant que vous voudrez, vous finirez par reconnaître le bien-fondé de notre lutte contre le terrorisme ».