A l'école le jour, à la rue la nuit : le rude quotidien des mineurs sans-abri en Ile-de-France

Quand la cloche sonne la fin des cours, ils retrouvent la rue. Alors que des associations alertent sur «une dégradation de la situation des familles SDF avec enfant», nous avons suivi deux de ces écoliers.

 Le 25 novembre 2019. Levés aux aurores, Adriano* et son grand frère Leandro* sont souvent les premiers à arriver à l’école, à Athis-Mons (Essonne).
Le 25 novembre 2019. Levés aux aurores, Adriano* et son grand frère Leandro* sont souvent les premiers à arriver à l’école, à Athis-Mons (Essonne). LP/Olivier Corsan

    Ils sont élèves, de la maternelle au lycée, et sont sans domicile fixe. Tous les jours, en allant à l'école, une question les hante : où passeront-ils la nuit ? Ce lundi matin-là, devant les grilles d'un établissement d'Athis-Mons (Essonne), Amalia, 37 ans, et ses deux enfants, Adriano, 8 ans, et Leandro, 13 ans (les trois prénoms ont été modifiés), patientent. Il est à peine 8 heures, la journée s'annonce fraîche – il fait 5 degrés — et humide.

    La petite famille s'est levée aux aurores, comme d'habitude. «On arrive souvent les premiers », note Amalia. Elle doit prévoir du temps pour s'extirper du lieu désaffecté, sans chauffage et sans électricité, dans lequel elle dort avec ses enfants. « On doit passer par un petit trou dans une grille pour sortir de notre maison », explique-t-elle. Je ne veux pas dire où je vis exactement, je n'ai pas envie qu'on nous trouve et que le propriétaire nous mette dehors, comme c'est déjà arrivé. »