Crash d’hélicoptères au Mali : Charlie Hebdo défend son « esprit satirique »
PRESSE•Des dessins sur la mort des treize militaires au Mali, publiés par le journal, ont été vivement critiquésJ.-L.D. avec AFP
Une réponse nuancée. Le directeur de Charlie Hebdo a défendu ce dimanche « l’esprit satirique » du journal tout en reconnaissant « l’importance du travail (des) soldats français pour lutter contre le terrorisme ». Après l'accident des militaires, l'hebdomadaire, à la longue tradition antimilitariste, a publié cinq dessins associant ces décès à la campagne de recrutement de l'armée. L'un montre ainsi le président Emmanuel Macron debout devant un cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge et surmonté d'un des slogans de cette campagne: "J'ai rejoint les rangs pour sortir du lot".
Dans une lettre au chef d’état-major de l’armée de terre, qui avait critiqué la publication de dessins sur la mort de 13 militaires français au Mali, Riss écrit que « notre journal se doit de rester fidèle à son esprit satirique, parfois provocateur ». « Cependant, je tenais à vous dire que nous sommes conscients de l’importance du travail effectué par les soldats français pour lutter contre le terrorisme, » poursuit le patron de l’hebdomadaire, lui-même blessé en janvier 2015 lors de l’attaque terroriste contre le journal.
Echange épistolaire
Dans une lettre ouverte à Riss, le général Thierry Burkhard, patron de l'armée de terre, à laquelle appartenaient les victimes engagées dans l'opération anti-jihadistes Barkhane, s'était indigné que "le temps du deuil de ces familles a été sali par des caricatures terriblement outrageantes dont votre journal a assuré la diffusion". Il avait, "avec sincérité et humilité", invité Riss "à (se) joindre à nous ce jour-là, pour leur témoigner vous aussi, qui avez souffert dans votre chair de l'idéologie et de la terreur, la reconnaissance qu'ils méritent".
Dans sa réponse, Riss "exprime (ses) condoléances aux familles et aux proches endeuillés" et remercie le général pour son invitation à la cérémonie aux Invalides, "à laquelle (il) ne pourra cependant pas assister". "Nous savons que leur mission (des soldats français) est difficile et qu'ils font face à des ennemis sans pitié. Ces dessins n'avaient pas pour but de douter de leur courage et de leur détermination", ajoute-t-il.
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