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En chiffres

Les éoliennes en mer pourraient fournir 30 % de l'électricité européenne en 2050

Les éoliennes en mer pourraient assurer entre 15 % et 30 % de la consommation d'électricité au milieu du siècle, selon l'association WindEurope. Leur coût dépendra principalement des espaces marins disponibles. La France est particulièrement à la traîne.

Des éoliennes en mer au large de Copenhague. Un rapport de WindEurope envisage d'installer 380 gigawatts de capacité éolienne dans les mers du Nord de l'Europe d'ici à 2050.
Des éoliennes en mer au large de Copenhague. Un rapport de WindEurope envisage d'installer 380 gigawatts de capacité éolienne dans les mers du Nord de l'Europe d'ici à 2050. (Shutterstock)

Par Hortense Goulard

Publié le 3 déc. 2019 à 07:15Mis à jour le 3 déc. 2019 à 16:32

L'éolien en mer a de beaux jours devant lui en Europe. Situés au large des côtes britanniques, allemandes, belges ou danoises (mais pas vraiment françaises pour le moment), les parcs éoliens disposent aujourd'hui d'une capacité installée de 20 gigawatts. Ils ne fournissent pour l'instant que 1,5 % de la demande européenne d'électricité. Mais cette proportion pourrait bondir à 30 % en 2050, selon un rapport publié la semaine dernière par WindEurope. Et ce même si notre consommation d'électricité augmente de moitié d'ici là, en raison d'une électrification croissante de l'industrie ou des transports.

Pour atteindre la neutralité climatique en Europe en 2050, la Commission européenne envisage que la capacité totale des éoliennes en mer puisse atteindre entre 230 et 450 gigawatts d'électricité à cette date. A la demande de dix gouvernements européens, dont la France, WindEurope a étudié les conditions nécessaires pour atteindre ces objectifs. La clef pour faciliter cette évolution ? « Remettre en question le statu quo concernant l'aménagement de l'espace », écrit l'association, qui représente le secteur éolien à Bruxelles.

Zones d'exclusion

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En mer, les éoliennes doivent en effet partager l'espace avec la pêche, la navigation et les eaux militaires, sans compter les aires marines protégées. Dans les trois mers et océan les plus propices au déploiement de ces énergies renouvelables - l'Atlantique au large de la France, du Royaume-Uni et de l'Irlande, la mer du Nord et la mer Baltique -, plus de la moitié de l'espace n'est pour l'instant pas disponible pour la construction de parcs éoliens.

Or, selon WindEurope, il serait possible de construire 450 gigawatts de capacité éolienne offshore d'ici à 2050, dont 380 gigawatts dans ces trois mers. Ces zones d'exclusion « signifient que moins d'un quart des volumes requis serait bâti à très bas coût - moins de 50 euros du mégawattheure », écrit l'association, contre près des deux tiers dans l'hypothèse où ces zones n'existeraient pas. « Ce que nous demandons aux gouvernements, c'est de regarder ces coûts et de se demander si toutes les zones d'exclusion sont strictement nécessaires », explique aux « Echos » Giles Dickson, qui dirige l'association.

Les rives françaises Atlantique pourraient ainsi abriter dans l'absolu jusqu'à 40,5 gigawatts en 2050 d'après l'association, et 17,4 gigawatts en Méditerranée. Mais les zones d'exclusion y sont nombreuses, et l'Hexagone n'a programmé qu'environ 5 gigawatts de capacités totales d'ici à 2028 (contre 0,002 aujourd'hui).

En France, quelques projets expérimentaux existent, mais aucune exploitation industrielle. L'Allemagne dispose de 6,4 gigawatts et le Royaume Unis de 8,2.

Accélération

Actuellement, des éoliennes d'une capacité totale de 3 gigawatts sont installées chaque année en Europe. WindEurope prévoit que la cadence va accélérer entre 2025 et 2030, à 7 gigawatts par an environ. Mais pour atteindre l'objectif de 450 gigawatts en 2050, le rythme d'installation des éoliennes en mer devra s'envoler à 20 gigawatts annuels après 2030, calcule l'association.

Cela nécessitera d'investir dans des infrastructures permettant d'acheminer l'électricité produite vers les réseaux européens. « Nous estimons que les investissements dans les réseaux offshore devront s'intensifier, passant de moins de 2 milliards en 2020 à 8 milliards par an avant 2030 », puis 15 milliards annuels entre 2030 et 2050, écrit WindEurope. C'est moins que dans des estimations précédentes, notamment en raison d'une meilleure coordination entre pays européens pour partager l'électricité produite dans un ou plusieurs parcs.

Hortense Goulard

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