Ballon d’or : le sacre de Rapinoe, la star militante des Etats-Unis

La capitaine de l’équipe américaine, championne du monde l’été dernier en France, remporte le deuxième Ballon d’or féminin de l’histoire.

 Parc des Princes, le 26 juin 2019. Bourreau de l’équipe de France en quart de finale de la Coupe du monde, Megan Rapinoe est la star planétaire du football féminin.
Parc des Princes, le 26 juin 2019. Bourreau de l’équipe de France en quart de finale de la Coupe du monde, Megan Rapinoe est la star planétaire du football féminin. LP/Arnaud Journois

    Elle est incontournable. Sans surprise, Megan Rapinoe a remporté ce lundi soir le deuxième Ballon d'or féminin de l'histoire, un an après la Norvégienne Ada Hegerberg. L'attaquante américaine, double championne du monde 2015 et 2019, avait déjà remporté le prix de la meilleure joueuse de la saison (The Best) décernée par la Fifa en septembre. Un symbole fort pour la capitaine de l'équipe US lors du quatrième sacre planétaire des Américaines en France cet été. Une compétition qu'elle a terminée avec six buts au compteur.

    Mais Rapinoe est déjà depuis longtemps beaucoup plus qu'une footballeuse. À 34 ans, elle est une icône et le visage du progressisme dans un pays où ses passes d'armes avec Donald Trump l'ont érigée au rang des plus farouches opposantes au président du Etats-Unis qu'elle n'hésite pas à qualifier de « raciste, sexiste et misogyne ».

    Elle qui, à l'instar du joueur de football américain Colin Kaepernick posait un temps un genou à terre lorsque l'hymne américain résonnait avant les matchs, écoute désormais « The Star-Spangled Banner » les bras dans le dos et la bouche volontairement close suite aux pressions de sa Fédération. Une attitude délibérée pour protester contre « le sentiment d'oppression que le pays fait subir à ses propres citoyens ».

    Une des voix de la cause LGBT

    Dans son viseur, le racisme et les violences policières. Un geste qui la plonge au cœur d'une tempête outre-Atlantique alors qu'elle est aussi une des voix de la cause LGBT depuis son coming out en 2012 - elle vit en couple avec la basketteuse, Sue Bird - après son succès aux Jeux olympiques de Londres. La star planétaire du foot féminin n'hésite pas non plus à porter le fer dans son pays sur le sujet de l'égalité salariale hommes-femmes. Avant la dernière Coupe du monde en France, elle avait porté plainte contre sa propre fédération pour réclamer le même traitement que ses homologues masculins (salaires, conditions de travail).

    Des combats qui l'éloignent souvent du modeste terrain de Seattle, son club dans lequel elle s'illustre depuis 2013 et son retour de Lyon où elle a joué durant un an. À l'automne, un sondage la mettait même en tête d'un hypothétique duel avec Trump pour l'élection présidentielle de 2020. Un peu plus qu'une joueuse vous dit-on… Et désormais Ballon d'or.