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La République tchèque a rendu à Milan Kundera sa nationalité, quarante ans après

L’écrivain, aujourd’hui âgé de 90 ans, avait été naturalisé français après avoir été déchu de sa nationalité.

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Publié le 03 décembre 2019 à 12h14, modifié le 03 décembre 2019 à 15h09

Temps de Lecture 2 min.

L’écrivain français Milan Kundera, 90 ans, vient de retrouver la nationalité tchèque qu’il avait perdue en 1979. La décision a été prise le 6 novembre, mais le certificat qui l’officialise lui a été remis de la main à la main par l’ambassadeur de la République tchèque en France, jeudi 28 novembre, lors d’une cérémonie privée au domicile parisien du romancier.

Certificat de nationalité tchèque de l’écrivain Milan Kundera.

L’écrivain est né à Brno, la deuxième ville du pays, en avril 1929. Il avait été exclu du Parti communiste en 1970 et avait été autorisé légalement à rejoindre la France en 1975, pour enseigner à l’université de Rennes. Son visa avait été renouvelé au bout de deux ans. Mais en 1979, après la publication d’extraits du Livre du rire et de l’oubli dans Le Nouvel Observateur, puis d’un entretien au journal Le Monde, il avait été déchu de sa nationalité tchèque. En juillet 1981, juste après l’élection de François Mitterrand, le ministre socialiste de la culture, Jack Lang, l’avait naturalisé français.

L’écrivain Milan Kundera, en juin 1967.

Après la « révolution de velours », en 1989, beaucoup de Tchèques qui avaient perdu leur nationalité à la suite du « “coup de Prague” de 1968 et l’invasion des troupes du pacte de Varsovie, avaient pu retrouver la leur. Ce n’était pas le cas de Milan Kundera, qui estimait qu’il n’avait pas à remplir de démarches administratives pour une nationalité qui lui avait été retirée. Il estimait aussi “que la nouvelle élite en place dans le pays autour de l’ancien président de la Tchécoslovaquie Vaclav Havel” ne lui était pas favorable », confie l’ambassadeur de la République tchèque à Paris.

Une rencontre avec le premier ministre tchèque

A la mi-novembre 2018, à l’occasion d’un déplacement à Paris du premier ministre tchèque, Andrej Babis, à Paris, une rencontre a été organisée avec l’écrivain. « Un geste important a accéléré les choses », confie M. Drulak au Monde. L’officiel tchèque avait en effet rendu publiquement hommage à Kundera à l’issue de cette rencontre. « Je viens de vivre une expérience inoubliable, avait confié le premier ministre à la presse. Milan Kundera, l’un des écrivains les plus célèbres du monde, ses 17 romans traduits en 44 langues, nous a invités, moi et Monika, à lui rendre visite dans son appartement parisien. Nous les avons invités chez nous en République tchèque, où ils ne sont plus allés depuis vingt-deux ans et je pense qu’ils mériteraient la citoyenneté tchèque qu’ils ont perdue après leur émigration », ajoutait M. Babis. « J’ai présenté jeudi à Milan Kundera des excuses à titre personnel », ajoute Petr Drulak.

L’auteur de La Plaisanterie (1968) et de L’Insoutenable Légèreté de l’être (1984) possède désormais la double nationalité. Lors de ces démarches administratives, la femme de l’écrivain, Vera Kundera, née à Prague en 1935, a appris qu’elle n’avait pas été déchue de sa nationalité en 1979. Un certificat confirmant qu’elle est demeurée tchèque lui a été délivré.

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