Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un tableau rare de Gauguin vendu plus de 9 millions d’euros aux enchères

Cette toile de sa période tahitienne, intitulée « Te Bourao II », a été adjugée pour près de deux fois sa valeur estimée. Un engouement intact malgré les polémiques sur la vie de l’artiste.

Le Monde avec AFP

Publié le 04 décembre 2019 à 02h27, modifié le 04 décembre 2019 à 10h19

Temps de Lecture 2 min.

Accrochage de la toile « Te Bourao II » de Paul Gauguin, dans la maison de vente aux enchères d’Artcurial, à Paris, le 2 octobre.

Un rare tableau de la période tahitienne de Paul Gauguin, Te Bourao II, a été adjugé mardi 3 décembre pour 9,5 millions d’euros chez Artcurial à Paris, « près de deux fois son estimation », alors que le peintre est aujourd’hui sous le feu des critiques pour les relations qu’il aurait eues avec des Tahitiennes mineures. Cette huile sur toile de 1897 fait partie d’un cycle de neuf tableaux réalisés à Tahiti. Le peintre français (1848-1903) les avait envoyés à Paris pour une exposition à la galerie Vollard, avec un succès limité.

La période tahitienne de Gauguin, dont sont issues plusieurs de ses plus belles toiles exposées dans les plus grands musées, est la plus prisée des collectionneurs et la plus connue du grand public. Mais elle est de plus en plus controversée. Cette vente se déroulait dans le contexte d’un vaste mouvement d’opinion pour la dénonciation des abus sexuels commis par des artistes contre des femmes, à l’heure de #metoo et des critiques contre le cinéaste Roman Polanski.

Paradis perdu

Le tableau qui a atteint 9,5 millions d’euros (frais inclus) a connu une histoire assez linéaire : Ambroise Vollard l’avait conservé et, à sa mort, Te Bourao II était revenu à ses héritiers, et les derniers en date l’avaient revendu en 1995 à l’acheteur qui s’en est délesté aujourd’hui. Evocation probable d’« un paradis perdu avec une nature vierge et une présence très limitée de l’homme » (un cavalier qui s’en va), Te Bourao II est le dernier tableau de ce cycle à être encore entre des mains privées. Il a notamment été exposé au MET, à New York, de 2007 à 2017.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Marché de l’art : les mystères du prix d’une œuvre

Pour Bruno Jaubert, directeur associé chargé du département d’art moderne à Artcurial, « le fugace séjour terrestre de l’homme se dévoile sous le pinceau du créateur : du paradis perdu de l’enfance au ténébreux mystère de l’au-delà ». L’enchère, a précisé Artcurial, a été remportée par un « collectionneur international », qui a fait savoir que le tableau resterait en France.

Record absolu en 2006

Aucune œuvre de la période tahitienne de l’artiste n’avait été présentée sur le marché français depuis plus de vingt ans. Le dernier tableau de cette période vendue aux enchères, Cavalier devant la case, l’a été en 2017 chez Sotheby’s, à New York, pour un montant de 7,5 millions de dollars. Le record absolu pour une toile de Gauguin remonte à 2006 : L’homme à la hache avait alors été adjugé 40,3 millions de dollars chez Christie’s, toujours à New York.

Cette vente chez Artcurial était un événement tant il est rare de trouver un Gauguin de cette période dans un très bon état. Les autres tableaux de ce cycle sont exposés dans des musées du monde entier : l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, le Barber Institute, à Birmingham, ou encore le Musée d’Orsay, à Paris. Le plus connu, véritable œuvre testament, D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, est exposée au Musée des beaux-arts de Boston.

En 1891, le peintre s’installait à Tahiti, espérant fuir une civilisation occidentale trop artificielle à son goût. Il y peindra de très nombreuses toiles, puis sombrera dans la dépression, la solitude et la détresse matérielle. Cela ne l’empêchera de peindre en 1897 D’où venons-nous ? et, parmi d’autres moins fameuses, Te Bourao II.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.