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Arthur Helmbacher avec Matthieu Bock, édité par Laetitia Drevet
107 tombes ont été profanées mardi dans le cimetière juif de Westhoffen, et ce n'est pas la première fois qu'un tel événement s'y produit. Les familles, sous le choc, appellent à "faire front" contre l'antisémitisme et la haine. 

"Souffrance" et "écœurement". 107 tombes ont été profanées par de larges croix gammée, mardi dans le village de Westhoffen, à 30 km de Strasbourg. "L'antisémitisme est un crime, et nous le combattrons", a réagi le président Macron en fin de journée. Après cette triste découverte, plusieurs familles sont venues se recueillir, mais l’entrée du cimetière était barrée par les gendarmes. Olivier Kahn retient ses larmes. Toutes sa famille est enterrée à Westhoffen. "J’ai une trentaine de personnes qui sont là, mes grand-parents, mes parents, mes arrières grand-parents… Je ressens une grande souffrance, et de l’écœurement." 

"Colère et honte"

Parmi les tombes profanées, il y a aussi celles de la famille de Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil Constitutionnel. "Je ressens de la colère de la honte. Colère pour moi, honte pour eux. Pourvu qu’on puisse arrêter ces personnages, qui se vautrent dans l’antisémitisme et dans la haine. Plus que jamais il faut faire front", affirme-t-il au micro d'Europe 1. Au milieu des croix gammées, le chiffre "14" est tagué sur une tombe. Un chiffre-symbole "utilisé par les suprématistes blanc", dit Maurice Dahan, du consistoire israélien du Bas-Rhin.

"Il faut arrêter de ne parler que des cimetières. Depuis des mois, on trouve des tags antisémites dans les villages d'Alsace. Il est temps qu’on se mette en état de vigilance", poursuit-il. Ce n’est pas la première fois que les tombes du cimetière juif de Westhoffen sont profanées. Les auteurs des actes précédents n’ont pas été interpellés. "Les enquêtes se poursuivent", a affirmé le préfet, prudent. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, se rendra sur place mercredi pour une cérémonie de recueillement.