FEMINISMELes ouvrières de « Made in Bangladesh » ne veulent plus filer droit

« Made in Bangladesh » : Pourquoi les ouvrières d'une usine textile ne veulent plus filer droit

FEMINISMELa réalisatrice Rubaiyat Hossain raconte la lutte d’ouvrières pour fonder le syndicat de leur usine dans « Made in Bangladesh », au cinéma ce mercredi
Les ouvrières de «Made in Bangladesh» de Rubaiyat Hossain
Les ouvrières de «Made in Bangladesh» de Rubaiyat Hossain - Pyramide Films
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • «Made in Bangladesh » raconte le combat d’ouvrières pour fonder un syndicat.
  • Ces travailleuses d'une usine de textile ne sont pas seulement exploitées au boulot, mais aussi chez elles.
  • Leurs tentatives de révoltes se heurtent aux diktats d’une société patriarcale.

Made in Bangladesh de Rubaiyat Hossain, c’est l’histoire d’une lutte, celle d’ouvrières de Dacca, la capitale, travaillant sans relâche dans une usine de textile. Après un incendie meurtrier, ces femmes soumises vont se révolter face à une société patriarcale.



La réalisatrice des Lauriers-roses rouges (2015) offre un nouveau portrait de femme galvanisant en suivant la courageuse Shimu qui se laisse convaincre de fonder un syndicat pour défendre ses droits et ceux de ses compagnes. « Ces femmes sont très jeunes, entre 18 et 30 ans, explique la cinéaste dans le dossier de presse. Elles gagnent cent euros par mois pour coudre dix heures par jour, six jours par semaine. »

Asservies au travail comme à la maison

La révolte de l’héroïne et de ses collègues est fort compliquée dans un monde où époux et employeurs se liguent pour asservir les femmes. « On est fichues si on est mariée et fichues si on ne l’est pas », dit la jeune syndicaliste qui doit aussi affronter son mari pour pouvoir continuer son combat à l’usine. En voyant la visite des employeurs occidentaux qui réclament des prix toujours plus bas et les brutalités que font subir leurs patrons aux ouvrières, le spectateur ne peut que se sentir solidaire.

Acheter de façon responsable

Plus encore qu’une révolte sociale dans la lignée de Gloria Mundi de Robert Guédiguian ou Sorry We Missed You de Ken Loach, cette chronique militante décrit le calvaire de ses dames courageuses discriminées et exploitées dès leur naissance. « En tant que consommateur, il faut prendre ses responsabilités : s on achète une paire de jeans pour 20 euros, alors on peut être sûr que quelqu’un a été sous-payé pour les fabriquer », martèle Rubaiyat Hossain. Après ce film fort, le spectateur regardera l’é’iquette à deux fois avant d’acquérir un vêtement made in Bangladesh.

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