ENVIRONNEMENT« De gros problèmes » de mesure de pollution à Rouen après l’incendie

Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : « De gros problèmes » de mesure de pollution, selon Corinne Lepage

ENVIRONNEMENTCorinne Lepage s’exprimait devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur cet incendie survenu le 26 septembre
A Rouen, l'incendie de l'usine Lubrizol, le 26 septembre 2019.
A Rouen, l'incendie de l'usine Lubrizol, le 26 septembre 2019. - BEAUFILS/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

De «gros problèmes» de mesure de la pollution ont eu lieu lors de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol à Rouen, a déclaré l’avocate et ex-ministre de l’environnement, Corinne Lepage, ce mercredi.

«On a de gros problèmes avec les prélèvements et les analyses», a affirmé Corinne Lepage devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur cet incendie survenu le 26 septembre. L’audition était retransmise en direct sur le site Internet du Palais Bourbon.

Des camions de mesures de pollution

« Premièrement, il y a ce qui me paraît être un dysfonctionnement du camion NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) (…) Apparemment, il n’a pas marché sur le chimique », a détaillé l’ancienne ministre. Ces camions sont capables de mesurer aussi bien les dioxines que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou les métaux lourds. « Nous en avons deux ou trois en France, c’est tout. Celui-là, c’était le camion de l’ouest de la France, il venait de Nogent-le-Rotrou. On aurait pu faire remonter celui qui est je crois à Aix », a poursuivi l’avocate.

Par ailleurs, des prélèvements ont été faits avec des « lingettes » mais qui donnent « des résultats surfaciques, en cm2 ou m2 » alors que les « normes sont volumiques, en M3 ou nanoM », a affirmé Corinne Lepage. « Donc quand le préfet nous a dit "y a pas de normes". C’est vrai vu la manière dont ça a été mesuré mais c’est pas vrai dans l’absolu », a-t-elle estimé.

Un expert nommé

En conséquence, l’expert nommé par le juge des référés du tribunal administratif de Rouen à la demande de l’association Respire représentée par Corinne Lepage, « constate que les mesures donnent ce qu’elles peuvent donner et c’est très limité », a ajouté l’ex-ministre. « Les gens disent "c’est exprès". Je pense que c’est pas exprès. Je pense qu’on pouvait pas faire autrement vu la manière dont les choses se sont mises en place », a estimé Corinne Lepage.

L’expert doit rendre un prérapport vendredi dans lequel il demande des analyses supplémentaires, a-t-elle précisé. « Il n’est pas question de pas les faire. Mais qui paye ? On a un vrai souci. Mes clients n’ont pas les moyens de payer des prélèvements énormes », a-t-elle souligné.

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