C’était une promesse de la majorité municipale élue en 2014, répétée en 2019 : il fallait faire de Paris « la capitale mondiale du vélo ». Le « plan vélo » voté en 2015 prévoyait le doublement des voies réservées aux bicyclettes, pour atteindre 1 400 km à la fin du mandat, en 2020.
En décembre, ce sont 1 000 km de voies cyclables, de bandes peintes ou de sections de voies de bus que peuvent emprunter les cyclistes. Bien que l’objectif de la municipalité n’ait pas été atteint dans sa totalité, la pratique du vélo s’est indubitablement développée dans la capitale.
La fréquentation des voies cyclables a augmenté de 53,77 % entre septembre 2018 et septembre 2019, septembre étant le mois de l’année pendant lequel la pratique du vélo est la plus élevée. A contrario, le mois de février est un de ceux avec les mesures les plus faibles. Pourtant, février 2019, comparé à février 2018, montre une augmentation de 145 %. Cette très forte hausse s’explique en partie par le service très dégradé de Vélib’ entre décembre 2017 et l’hiver 2018-2019.
Le succès des voies cyclables protégées
Selon les tronçons mesurés, et leur date d’ouverture, les hausses peuvent aussi être plus spectaculaires. Ainsi plusieurs infrastructures ont vu leur fréquentation augmenter bien plus vite que la moyenne parisienne :
- la rue de Turbigo (1er, 2e et 3e arrondissements), ouverte en juillet 2019, a permis d’augmenter la fréquentation de 138 % entre septembre 2018 et septembre 2019 ;
- la voie Pompidou (16e), ouverte fin 2017, de 60 % sur la même période ;
- le quai François-Mauriac (13e), de 66 % sur la même période ;
- le boulevard Pasteur (15e), de 80 % entre mai 2018 et mai 2019 ;
- le boulevard de Grenelle (15e), de 63 % sur la même période.
Ces hausses sont dues à des facteurs multiples, dont la réalisation de voies sûres séparées de la circulation motorisée. Mais on peut supposer qu’une partie des cyclistes qui étaient auparavant dispersés dans les petites rues alentour pour éviter le trafic se concentrent désormais sur les aménagements sécurisés.
Les trajets en auto et deux-roues motorisés en baisse en Ile-de-France
Pour la première fois depuis qu’on les mesure, c’est-à-dire depuis l’après-guerre, le nombre de déplacements en automobile a baissé – de 5 % entre 2010 et 2018 – en Ile-de-France.
Autre enseignement de l’« enquête globale transport » menée par la région Ile-de-France entre janvier 2018 et juin 2019, la baisse de 25 % des déplacements à moto et scooter, toujours entre 2010 et 2018. Avec 420 000 déplacements quotidiens, ils ne représentent à l’échelle de toute la région que la moitié des déplacements à vélo, qui émargent eux à 840 000 voyages quotidiens. A titre de comparaison, la ligne 1 du métro parisien transporte 750 000 personnes par jour.