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Ils consomment films et séries légèrement en accéléré : les adeptes du « speed watching »

Netflix réfléchit à mettre en place cette fonctionnalité, qui existe depuis longtemps sur d’autres supports. Certains y voient une liberté, d’autres une dérive moderne.

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Publié le 04 décembre 2019 à 00h50, modifié le 05 décembre 2019 à 16h58

Temps de Lecture 8 min.

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« Non, Netflix, non. Ne m’obligez pas à appeler chaque réalisateur sur terre pour vous combattre là-dessus. Epargnez-moi ce temps perdu. Je gagnerai mais cela prendra des tonnes de temps. Ne jouez pas avec notre tempo. Nous vous donnons des jolies choses. Laissez-les telles que nous les avons créées pour être vues. »

Sur Twitter, Judd Apatow (40 ans, toujours puceau ; En cloque, mode d’emploi… et, pour Netflix, la série Love) a laissé jaillir sa colère lorsqu’il a appris il y a quelques semaines que la plate-forme testait sur les smartphones Androïd la possibilité pour chacun de choisir sa vitesse de défilement des films et séries. Les ralentir, mais surtout les accélérer, jusqu’à 1,5 fois le rythme normal. Pour les cinéphiles, un blasphème !

Vraiment ? Cela fait longtemps pourtant que cette possibilité est offerte sur les plates-formes comme YouTube (jusqu’à x 2), ou pour le visionnage des œuvres avec le logiciel VLC (jusqu’à x 4), sur iTunes, sans oublier les nombreux sites qui diffusent des podcasts – d’Amazon à Google Prime… Et même d’ailleurs, pour les plus hardis, tout bêtement sur Netflix en téléchargeant l’appli Video Speed Controller, une extension du navigateur Chrome de Google. En somme, pour l’internaute, une banalité.

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Sauf que Netflix est un symbole. Côté face, la chaîne a sorti mercredi 27 novembre, The Irishman, de Martin Scorsese – trois heures trente de cinéma – ; côté pile, elle autoriserait l’utilisateur à prendre le contrôle du film et de son rythme.

« Comment Netflix peut-il soutenir et financer des réalisateurs pour ensuite détruire ainsi leur travail ? », s’interroge le réalisateur Brad Bird (oscarisé pour Ratatouille et pour le scénario des Indestructibles). Le hiatus est là : alors que l’on assiste ces dernières années, en musique comme en cinéma, à un ralentissement du tempo chez les artistes, les consommateurs, eux, devant la pléthore des offres et le perfectionnement des outils, ne cessent d’accélérer.

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Ainsi Vincent Cassel vous explique-t-il – dans un flow nerveux – qu’il écoute en accéléré Gunter Pauli, le bouddhiste écolo, parler du biomimétisme sur YouTube. Et Félix, 10 ans, en CM2, vous raconte comment « mes parents m’ont mis un contrôle parental : pas plus de 45 minutes d’ordinateur par jour. Du coup, pour gagner du temps, je regarde Squeezie en accéléré ». Suivre ce youtubeur au débit rapide et aux images hachées (des millions de vues), en le faisant défiler à 1,75 fois la vitesse, a quelque chose d’hallucinant.

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