Pontarlier La mère d'une fumeuse de 14 ans poursuit un buraliste en justice

Une mère de famille a déposé une plainte ce mercredi contre un buraliste de Pontarlier qui a vendu des cigarettes à sa fille mineure. Elle tient à pousser « un coup de gueule » pour alerter les parents d’élèves.
Franck ROUSSEL - 04 déc. 2019 à 18:19 | mis à jour le 04 déc. 2019 à 19:15 - Temps de lecture :
« Pourquoi l’État laisse-t-il faire ? C’est bien la Sécurité sociale, donc nos impôts, qui financent les soins pour les maladies liées au tabac, non ? », s’interroge la mère de famille.  Photo d’illustration ER /Alexandre MARCHI
« Pourquoi l’État laisse-t-il faire ? C’est bien la Sécurité sociale, donc nos impôts, qui financent les soins pour les maladies liées au tabac, non ? », s’interroge la mère de famille.  Photo d’illustration ER /Alexandre MARCHI

« Ils ne respectent pas la loi. » Mme A.* ne décolère pas. La Haut-Doubienne, mère d’une collégienne de 14 ans scolarisée à Pontarlier, a déposé une plainte ce mercredi 4 décembre contre un buraliste de la commune qui a vendu des cigarettes à sa fille mineure. Elle tient à pousser « un coup de gueule » pour alerter les parents d’élèves.

Tout commence ce mardi 3 décembre. Mme A. trouve un paquet de cigarettes dans la table de nuit de sa fille. Dès la fin des cours, l’adolescente regagne son domicile. Elle mâche un chewing-gum pour dissimuler son haleine de fumeuse. Mais l’odeur persistante du tabac sur ses doigts ne trompe pas sa mère. La jeune fille est soumise à un interrogatoire en règle. « Je lui ai fait la morale et je voulais savoir comment elle parvenait à se procurer des cigarettes », explique la mère de famille, particulièrement sensible aux dommages causés par le tabac depuis le décès prématuré de son ex-mari et père de sa fille, des suites d’un cancer du poumon généralisé en janvier 2015.

L’adolescente fond en larmes avant de se confier. Elle avoue acheter ses cigarettes, accompagnée d’un ami âgé de 13 ans, chez un buraliste à Pontarlier. Le sang de Mme A. ne fait qu’un tour. Direction le bureau de tabac. « Comment acceptez-vous de vendre un produit si nocif à des enfants ? », demande-t-elle. La réponse du commerçant la laisse sans voix : « Je ne peux pas demander des pièces d’identité à tout le monde ». Des propos confirmés par le principal intéressé, ce mercredi 4 décembre. « Je le reconnais, c’est une faute de vendre des cigarettes à un mineur… Mais il est parfois difficile d’évaluer l’âge des clients », déclare-t-il.

Alors la mère de famille s’interroge : « Pourquoi l’État laisse-t-il faire ? C’est bien la Sécurité sociale, donc nos impôts, qui financent les soins pour les maladies liées au tabac, non ? » La Haut-Doubienne n’est pas née de la dernière pluie. Elle sait pertinemment que les fumeurs mineurs parviendront toujours à se procurer des paquets de cigarettes avec la complicité d’adultes. Mais elle souhaiterait que les contrôles soient renforcés chez les buralistes et que les sanctions prononcées à l’égard des contrevenants soient plus sévères. Elle insiste : « Ils risquent de simples amendes. Il faut aller jusqu’à la fermeture administrative ».

Autant de points sur lesquels Mme A. prévoit d’interpeller le ministère de la Santé et le président de la République. « Je vais tout faire pour que ça bouge ! »

Mme A. préfère rester anonyme pour préserver l’identité de sa fille mineure.

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Photo d’illustration Le Progrès /Philippe TRIAS

« Deux buralistes sur trois vendent aux mineurs »

Depuis 2003, il est interdit de vendre du tabac aux mineurs de 16 ans. Cette interdiction a été étendue à l’ensemble des mineurs en 2010. Pourtant, acheter du tabac avant l’âge adulte reste très simple, selon l’enquête « clients mystères » commandée par le Comité national contre le tabagisme. Ainsi, l’organisme révèle que deux buralistes sur trois vendent aux mineurs âgés de 17 ans et près d’un sur dix à des adolescents de 12 ans. En 2017, en France, 94 % des fumeurs quotidiens âgés de 17 ans déclaraient acheter régulièrement leurs cigarettes chez un buraliste.