Deux associations portent plainte contre l'Agence française de l'adoption pour discrimination homophobe

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Deux associations portent plainte contre l'Agence française de l'adoption pour discrimination homophobe

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Deux associations de défense des droits LGBT estiment que l'Agence française de l'adoption a fait du zèle en refusant d'envoyer les candidatures de célibataires ou couples homosexuels français.
Deux associations de défense des droits LGBT estiment que l'Agence française de l'adoption a fait du zèle en refusant d'envoyer les candidatures de célibataires ou couples homosexuels français.
© Getty

Mousse et Stop Homophobie accusent l'agence publique chargée des adoptions à l'étranger de "discrimination homophobe" car selon elles, l'AFA relaie en France les critères homophobes de certains pays.

Sur le site internet de l' Agence française de l'Adoption, on peut lire pour chaque pays les conditions requises pour pouvoir adopter. Parmi la longue liste des critères pour la Chine, par exemple, une femme célibataire doit fournir une attestation sur l'honneur de non homosexualité, pour le Togo les candidatures "des couples de même sexe sont rejetées", même chose pour le Vietnam. 

La Chine demande une attestation sur l'honneur de non homosexualité pour les femmes célibataires
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- AFA

Selon l'avocat des deux associations de défense des droits LGBT, Mousse et Stop homophobie, Me Deshoulières, l'Agence fait du zèle en refusant d'envoyer les candidatures de célibataires ou couples homosexuels français : "Même si effectivement le dossier envoyé au Vietnam sera refusé, l'AFA ne peut pas appliquer en France des critères discriminatoires." 

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C'est commettre un délit pénal que de refuser l'adoption en raison de l'orientation sexuelle  - Me Deshoulières

Les deux associations de défense des droits LGBT ont donc porté plainte pour "discrimination homophobe". 

L'AFA, elle, réfute en bloc ces accusations. Pour sa Directrice générale Charlotte Girault, c'est une méconnaissance totale du droit sur l'adoption à l'internationale. Droit qui, souligne-t-elle, impose d'ailleurs d'autres discriminations liés à l'âge, aux revenus et même au poids des adoptants : "Il y a une vraie différence avec l'adoption nationale dans la mesure où les conditions d'adoption sont des conditions fixées par les pays d'origine auxquelles doit se conformer l'Agence". 

L'agence préfère donc directement orienter les célibataires ou couples homosexuels vers les pays où ils peuvent adopter, en l'occurrence : la Colombie et le Portugal. 

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