AUSTRALIE - Reyes, Juno, Valencia... L’un de ces filtres Instagram aurait très bien pu donner ce ciel orangé que vous pouvez découvrir dans la vidéo en tête d’article. Mais ces images aériennes de Sydney tournées ce vendredi 6 décembre sont malheureusement bien authentiques.
Cet épais nuage de cendres est la conséquence des feux de brousse qui demeurent toujours incontrôlables en Australie. Depuis trois mois, les soldats du feu tentent de lutter contre d’immenses brasiers.
Impuissantes, les autorités ont annoncé ce vendredi que plusieurs incendies de forêt avaient fusionné en un seul et unique “mégafeu”, à une heure de route de Sydney. Un haut responsable des pompiers a déclaré qu’il y avait “probablement plus de huit feux” qui s’étaient rejoints en un gigantesque brasier brûlant sur 300.000 hectares, une zone longue d’environ 60 km.
Les pompiers dépassés par l’incendie
Les soldats du feu en étant réduits à organiser les évacuations d’habitants, à tenter de protéger des habitations et à espérer une fin rapide de la sécheresse et des vents qui contribuent à attiser les flammes.
“Nous ne pouvons pas arrêter ces incendies. Ils vont se poursuivre jusqu’à ce que les conditions changent, et alors on fera ce qu’on peut pour essayer de les contenir”, a déclaré un porte-parole des pompiers à la chaîne ABC.
Voilà trois mois que des feux font rage en divers points de l’est de l’Australie. Les incendies sont courants à l’approche de l’été austral, mais ils sont apparus très tôt cette année et sont particulièrement virulents.
La météo et le réchauffement climatique à l’origine de la catastrophe
Les chercheurs estiment que le réchauffement climatique contribue à créer des conditions encore plus propices aux feux. De spectaculaires vidéos tournées par des pompiers circulaient vendredi, montrant l’avancée d’un mur de flamme devant des pompiers dans la nuit à Orangeville, à moins de 100 km à l’ouest de Sydney.
Au Walkabout Wildlife Park, un parc animalier proche de Sydney, 300 bêtes ont dû être évacuées, dont des lézards, des dingos, des paons et des marsupiaux.
Le responsable des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles-du-Sud, Shane Fitzsimmons, a annoncé que des pompiers américains et canadiens étaient arrivés en renfort. Ces experts doivent superviser notamment l’utilisation d’avions bombardiers d’eau et d’équipements lourds.
“Nous sommes reconnaissants non seulement de leur présence ici, mais aussi de leur sacrifice”, a déclaré Shane Fitzsimmons qui est devenu depuis plusieurs semaines sur les médias australiens un des “visages” de la lutte contre les incendies.
“Ils se sont portés volontaires pour donner un peu de ce temps qu’ils auraient pu passer en famille en cette période particulière de Noël et du Nouvel An pour venir ici nous aider”, a-t-il dit.
Plus de 600 maisons détruites
Plus de 600 maisons ont été détruites et six personnes sont mortes. Le bilan est moins élevé que l’année la plus meurtrière, 2009, quand près de 200 personnes avaient péri. Mais l’ampleur des zones dévastées cette année est sans commune mesure avec les années précédentes.
On estime à deux millions le nombre d’hectares qui sont partis en fumée, soit l’équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse.
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