RÉSEAUX SOCIAUX - “Je ne découvre pas qu’il est de droite, mais...” Visiblement, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc la préfète du Puy-de-Dôme, n’était pas au courant de l’activité de son mari sur les réseaux sociaux ni de ses tweets au vitriol contre pêle-mêle les fonctionnaires, les migrants et l’Union européenne.
C’est le quotidien régional La Montagne qui relate cette petite histoire ce vendredi 6 décembre. Une anecdote qui pourrait faire rire du monde... sauf l’énarque de 47 ans qui se doit d’être “neutre et impartiale” dans l’exercice de son métier. “Je vais lui demander de fermer ce compte immédiatement. Tout en sachant que j’en subirai les conséquences avec amertume”, a-t-elle déclaré au journal.
Il faut dire que son compagnon a eu la main lourde sur les réseaux sociaux. Et il n’est pas ici question de quantité mais plutôt de “qualité” puisque Christophe Clerc n’a posté que 112 tweets en une petite dizaine d’années d’activité sur son compte Twitter aux 12 abonnés. Mais certains étaient déjà de trop aux yeux de la préfète.
“Hier Algérie française, aujourd’hui c’est la France algérienne!”
“Qu’attendons-nous pour passer le karcher?” s’interrogeait-il par exemple en en mars 2018 à propos de “l’islamisme dans nos cités” et particulièrement en Seine-Saint-Denis. Selon La Montagne, qui a capturé certains de ses messages désormais supprimés, le mari de la préfète se serait indigné des scènes de liesse après une victoire de la sélection algérienne de football en ces termes: “Hier Algérie française, aujourd’hui c’est la France algérienne!”
Un peu plus tard, celui qui est décrit comme “très en phase avec le courant catholique traditionaliste de Sens commun et de La Manif pour tous” par La Montagne, a également réagi à un tweet d’Éric Zemmour qui qualifie la droite française de “si bête.” Et Christophe Clerc d’enchérir: “une bande de guignols (...) les traîtres devraient être passés par un peloton d’exécution.”
Toujours cité par le quotidien, le mari de la représentante de l’État n’a pas hésité non plus à charger l’Union européenne -dont il “ne sait plus très bien si l’on doit parler d’Union ou de secte”- ou les fonctionnaires français. “Ah, si seulement si en France Macron virait les incompétents, les champions de l’absentéisme et autres fainéants des fonctions publiques d’État et hospitalière...”, s’agaçait-il en janvier 2019 juste avant que son épouse ne prenne ses nouvelles fonctions à Clermont-Ferrand.
Autant de petits mots qui semblent choquer la préfète. “Sur le fond, les tweets que vous me lisez me révulsent”, tranche-t-elle. “Ce qu’il relaie me semble abject, mais ce sont des choses proférées par des partis politiques autorisés, qui relèvent du débat public”, explique-t-elle avant de confier qu’elle savait que Christophe Clerc possédait un compte Twitter sans en connaître son contenu.
Maintenant elle est au courant. Son mari aussi et il ne devrait pas passer un très bon weekend.
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