L’ex-astronaute Patrick Baudry qualifie l’ISS de «plus grand bobard de l’histoire spatiale»

L’ancien astronaute français se montre très critique envers le maintien de la station spatiale internationale.

 Patrick Baudry estime que les sommes colossales dépensées pour le maintien de la station spatiale auraient pu servir d’autres causes.
Patrick Baudry estime que les sommes colossales dépensées pour le maintien de la station spatiale auraient pu servir d’autres causes. PHOTOPQR/LA PROVENCE

    Patrick Baudry, 74 ans, a été l'un des premiers Français à partir dans l'espace en 1985 à bord de la navette spatiale. Reconverti en conférencier et animateur de stages de team building en entreprise, l'ex-astronaute et pilote d'essai, est très critique envers le maintien de l'ISS prévu au moins jusqu'en 2030.

    Pourquoi considérez-vous la station spatiale internationale comme inutile ?

    PATRICK BAUDRY. Mais parce que c'est le plus grand bobard de l'histoire spatiale et qu'il faut arrêter les frais. Depuis la station soviétique Mir qui a fonctionné à partir de 1986 durant quinze ans, on sait déjà tout ce qu'il faut savoir sur les effets de la microgravité sur le corps humain. Il n'y a aucun intérêt à les refaire indéfiniment.

    Et les expériences au service de la science qu'on y mène ?

    Jean-Loup Chrétien et moi, on faisait déjà les mêmes il y a 35 ans! J'ai suivi la mission de Thomas Pesquet en 2016, j'ai vite décroché. Je n'ai toujours pas compris ce à quoi on l'avait employé. Ce garçon est pourtant bourré de talent, c'est dommage qu'il soit si mal employé.

    Qu'est-ce qui vous désole le plus ?

    Les sommes colossales dépensées. Avec, on aurait pu faire tant de belles choses : établir une base lunaire sur la Lune, y travailler sur la meilleure façon de protéger l'homme des radiations pour aller sur Mars, installer sur sa face cachée un laboratoire d'astrophysique afin d'observer l'espace profond, loin de tous bruits parasites venant de la terre… Si on avait mis en chantier tout cela dès le début des années 1990, Mars, on y serait déjà !