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Quelles actions pour prévenir les conduites addictives dans l'entreprise ?

Un rapport de la Plateforme RSE détaille les bonnes pratiques, constatées dans de grandes organisations, pour réduire les consommations à risques d'alcool, de tabac et de stupéfiants des collaborateurs. Fort utile en cette période de pots de fin d'année. 

Une logique d'accompagnement est bien plus efficace qu'une démarche répressive
Une logique d'accompagnement est bien plus efficace qu'une démarche répressive (Shutterstock)

Par Julie Le Bolzer

Publié le 9 déc. 2019 à 06:00

Près de 50.000 décès par an et 120 milliards d'euros de coûts sanitaires et sociaux : voici le triste bilan de l'alcool en France. Le tabac ne fait guère mieux, avec des coûts sanitaires et sociaux similaires, et 73.000 décès chaque année. Pour prévenir et réduire les consommations à risque des salariés, il apparaît que l'entreprise peut être un lieu de sensibilisation, d'information et d'actions. Ainsi, l'année dernière, le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), Nicolas Prisse, a saisi la Plateforme RSE pour qu'elle propose des mesures susceptibles d'encourager les entreprises à s'engager dans des démarches volontaires.

Dialogue et formation ciblée

Rattachée à France Stratégie et réunissant les principales parties prenantes de la responsabilité sociale des entreprises en France, la Plateforme RSE est un organisme national, composé de représentants des employeurs, des salariés, de la société civile, de la recherche et des institutions publiques (dont l'ANDRH, la CPME, le Medef, Afnor, etc.). « Pour identifier les bonnes pratiques en matière de prévention des addictions, nous avons rencontré des professionnels de santé et des acteurs engagés contre les conduites addictives, et nous avons auditionné des entreprises, parmi lesquelles EDF, SNCF ou encore AXA », indique Gilles Bon-Maury, secrétaire permanent de la Plateforme RSE.

Les conclusions de ces travaux, qui se sont étalés sur près de six mois, ont été compilées dans un rapport s'adressant aux entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, et détaillant les clefs de la réussite des démarches de prévention. « Il ressort notamment que le dialogue dans l'entreprise se révèle essentiel et que les responsables des ressources humaines, les professionnels de la médecine du travail et les représentants des partenaires sociaux doivent travailler ensemble », souligne Gilles Bon-Maury, ajoutant que « l'élaboration d'une telle démarche doit se faire dans un esprit de concertation, d'accompagnement, de soutien, et non dans une logique répressive ou de sanction ».

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Autre élément essentiel à la réduction des conduites addictives : la formation ciblée. EDF a par exemple mis en place des cursus dédiés aux équipes médicales et aux médecins du travail. Pour sa part, SNCF s'appuie sur un « entretien motivationnel » (basé sur le niveau de motivation d'un collaborateur en situation de conduite addictive) qui comprend un volet formation pour l'ensemble du personnel de santé. « Les professionnels de la médecine du travail, les représentants des salariés et les responsables RH doivent être formés en priorité, parce que c'est un enjeu de santé et de qualité de vie au travail, mais il ne faut pas oublier les autres collaborateurs », prévient Gilles Bon-Maury.

Serious game

Ainsi, le rapport de la Plateforme RSE préconise de sensibiliser l'ensemble des équipes. C'est ce que fait le groupe EDF qui a mis à la disposition des managers et des salariés des guides intitulés « Faire face à l'addiction ». La Fondation BTP, elle, a opté pour un « serious game », de manière à alerter les apprentis, de façon ludique et pédagogique, sur les risques liés à une prise excessive d'alcool ou de drogues. « Les actions ciblant les jeunes, stagiaires, apprentis et alternants, sont pertinentes dans la mesure où ces profils ont tendance à consommer plus que les autres », pointe Gilles Bon-Maury.

Outre ces exemples d'initiatives, le rapport rappelle les modalités de mise en oeuvre d'une démarche de prévention collective avec, entre autres étapes, la constitution d'un comité de pilotage, un plan de communication à tous les stades d'avancement des travaux, l'accompagnement par des ressources externes ou encore la rédaction d'une charte globale. « Dans l'avis de la Plateforme RSE, disponible en ligne, toutes les organisations peuvent trouver des pistes d'action. Les réponses doivent être adaptées à la taille et au secteur de l'entreprise », conclut Gilles Bon-Maury.

Julie Le Bolzer

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