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Des services juridiques gratuits pour les victimes de violences sexuelles

Les cinq femmes derrière une table et des micros.

Sonia LeBel (au centre) était notamment accompagnée en conférence de presse des députées Véronique Hivon, Hélène David et Christine Labrie, de même que de Sophie Gagnon, directrice de Juripop.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Québec accorde 2,6 millions de dollars à la Clinique juridique Juripop pour la mise en œuvre d'un projet pilote de 15 mois permettant d'offrir gratuitement des services d'accompagnement et de conseils juridiques aux victimes de violences sexuelles.

Comme dévoilé par le journaliste de Radio-Canada Alex Boissonneault, le projet s'étendra du 1er janvier 2020 au 31 mars 2021 et sera déployé sur l'ensemble du territoire québécois grâce à un réseau d'avocats partenaires.

Dans les faits, il sera complètement opérationnel au printemps prochain, puisque les avocats y participant doivent d’abord être recrutés et suivre des programmes de formation, notamment pour être en mesure de répondre aux besoins psychosociaux des victimes. D’ici là, les victimes seront mises sur une liste d’attente tout en étant dirigées vers des ressources qui pouvent les aider.

Le projet vise à mettre de la lumière dans la noirceur, selon les mots de la ministre de la Justice, Sonia LeBel, et à personnaliser l'aide offerte. Les victimes qui le désireront pourront donc obtenir du soutien psychologique, mais aussi des conseils ou de l'information sur le processus de plainte formelle et sur le fonctionnement du système de justice, pour leur permettre d’entreprendre, ou non, des démarches juridiques de façon éclairée. Ou, par exemple, d'aller simplement vers un processus de réconciliation.

Est-ce que je dois porter plainte? Est-ce que je dois témoigner? Qu’est-ce que c’est, un avocat de la Couronne? Qu’est-ce que l’avocat de la défense va faire? Qu’est-ce que le policier attend de moi? […] La méconnaissance et la complexité du système judiciaire, c’est un facteur qui freine souvent les victimes d’agression sexuelle de dénoncer leur agresseur et de porter plainte, a expliqué en conférence de presse la ministre.

Une femme dont le visage est caché par ses mains en premier plan, paume droite sur poing gauche.

Les victimes de violences sexuelles auront droit à des services juridiques gratuits.

Photo : iStock

Le projet pilote contient aussi un volet pour les victimes de violence conjugale. Juripop a également reçu le mandat d’identifier leurs besoins et de développer un réseau de soutien pour ces personnes.

Ce projet est le premier de nombreux autres, puisque son financement n’est qu’une goutte dans le montant de 50 millions de dollars sur 5 ans prévus dans le dernier budget pour aider les victimes de violences sexuelles et conjugales.

C’est une première mesure. Je ne veux pas qu’on pense qu’on vient de faire le tour de la question. Mais c’est le premier besoin clairement identifié, affirme la ministre LeBel.

La réflexion se poursuit donc au gouvernement sur la meilleure façon d’aider les victimes de violences sexuelles et conjugales. La ministre LeBel, mais également Hélène David du Parti libéral, Christine Labrie de Québec solidaire et Véronique Hivon du Parti québécois y participent.

Toutes étaient d’ailleurs présentes à la conférence de presse et ont souligné plus d’une fois que ces travaux se faisaient dans un réel esprit de coopération. Les quatre élues sont appuyées par un comité d'experts mis sur pied en mars dernier.

Juripop développe son expertise

La clinique juridique Juripop possède déjà une expertise en matière d’agressions sexuelles. Dès l’émergence du mouvement #MoiAussi, en octobre 2017, elle s’est impliquée auprès des Centres d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) ainsi qu’auprès du milieu culturel québécois, en concertation avec l’Union des artistes.

La clinique offre depuis octobre 2018 des services d’accompagnement aux personnes évoluant dans le milieu culturel et qui vivent du harcèlement sexuel. Selon la directrice générale de Juripop, l’avocate Sophie Gagnon, depuis un an, ce service a permis l’accompagnement de près de 100 victimes.

Le téléphone ne dérougit pas. On est forcés de refuser une demande sur cinq, car elle ne provient pas de quelqu’un dans le domaine de la culture, a-t-elle signifié lors de la conférence de presse.

Juripop a aussi obtenu 2 millions de dollars du gouvernement fédéral l’été dernier pour offrir un accompagnement juridique gratuit aux victimes de harcèlement sexuel au travail.

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