Nivillac. Isabelle Desmots, agricultrice, a été récompensée... |
L’éleveuse de volailles a reçu la distinction du Prix national de la dynamique agricole organisé par la Banque Populaire et le monde agricole.
Au niveau du Morbihan, deux exploitations ont été récompensées du Prix national de la dynamique agricole, dont celle d’Isabelle Desmots, éleveuse de volailles, à la Ville-Lubois, dans la catégorie valorisation, innovation et savoir-faire technique. Ce prix récompense les exploitants agricoles qui apportent à leurs produits une valeur ajoutée, grâce à une innovation technique ou un savoir-faire améliorant les conditions de production, la traçabilité et la qualité des produits.
470 000 volailles par an
Seule à la tête de sa ferme, Isabelle Desmots élève des volailles qui sont ensuite livrées au groupe Sanders. « Je travaillais auparavant dans l’exploitation de mon mari, dans le Maine-et-Loire. Après notre séparation, j’ai décidé de me lancer seule et j’ai trouvé cette ferme en Morbihan. »
Elle commence son activité avec deux poulaillers de 1 000 et 1 500 m². Au fil du temps, des investissements et des rénovations, Isabelle gère aujourd’hui 4 500 m² de poulaillers totalement modernisés, de la mécanique à la traçabilité. « Au début, personne ne voulait croire en mon projet : cela fait maintenant quinze ans que je suis installée et j’ai tout fait pour pouvoir atteindre ce degré d’autonomie dans mon travail. »
Car le métier d’Isabelle, c’est sa passion. Soucieuse des normes et attentive aux innovations, elle a à cœur de briser les idées reçues. « J’élève près de 94 000 volailles par lot, au rythme de cinq lots par an. Essentiellement des poulets entiers et des poulets lourds. Je ne nourris pas mes animaux aux antibiotiques car j’ai investi dans un système de traitement des eaux par électrolyse qui m’a conduite au zéro antibiotique. »
Possible reconversion
Autre installation qui casse les clichés : en 2015, Isabelle décide d’investir dans une fumière de compostage afin de valoriser la fiente des volailles. « Dans le souci du voisinage, j’ai également remplacé un des anciens poulaillers par un bâtiment neuf, que j’ai déplacé plus loin des habitations. »
Si le photovoltaïque est envisageable dans les années à venir, l’agricultrice a toutefois entamé une réflexion sur son avenir professionnel. La fonctionnalité globale de sa ferme est exemplaire : elle gère seule l’intégralité du travail de l’exploitation.
« Je suis fière de mon affaire, fière de porter seule ce projet. Mon travail ne m’use pas, mais je me pose la question d’une reconversion depuis quelque temps. Le monde agricole a év olué, il faut que les gens en prennent conscience. »