Grève : pour ne pas «abandonner» patients ou enfants à garder, ces salariés bravent les transports

Pour ne pas laisser en plan patients, collègues ou tout-petits, depuis jeudi, certains salariés passent jusqu’à quatre heures par jour dans des transports bondés.

    Un itinéraire pas si loin d'un inventaire à la Prévert. « J'ai marché de mon domicile à la gare de Bondy en 30 minutes. Puis j'ai pris le RER E jusqu'à gare de l'Est, j'ai marché jusqu'à la gare du Nord pour emprunter la ligne 4 et enfin, je suis arrivée au travail en tram. » Il a fallu plus d'1h40 ce lundi et mardi matin pour que Sabrina (nom d'emprunt), 33 ans, puisse rejoindre la crèche où elle travaille, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Mais même en période de grève, elle ne concevait pas de ne pas s'y rendre, car évidemment, impossible de travailler de chez elle.

    « À l'arrivée ce matin, les parents nous attendaient comme si on était le Messie », s'amuse la jeune femme qui, comme la quinzaine de salariées de sa crèche, habite loin de son lieu de travail. Elle a choisi, par souci financier et « pour ne pas abandonner les enfants », d'effectuer ces tribulations dans les transports jusqu'à la fin du mouvement de protestation contre la réforme des retraites.