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Pour Aung San Suu Kyi, il n'y a pas de génocide des Rohingyas

Aung San Suu Kyi, le 11 décembre devant Cour internationale de justice.
Aung San Suu Kyi, le 11 décembre devant Cour internationale de justice. REUTERS/Yves Herman

L'ancienne icône de la démocratie s'exprime mercredi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour défendre la Birmanie. Elle dénonce le «tableau trompeur et incomplet» qui a été dressé.

Ancienne icône de la démocratie, elle joue aujourd'hui le rôle d'avocate d'un pays toujours tenu par les militaires. Aung San Suu Kyi, a défendu la Birmanie, devant la Cour de justice internationale (CJI) à La Haye, accusée de génocide de la minorité musulmane rohingya.

Le pays d'Asie du Sud-Est, qui a entamé une lente et fragile transition démocratique en 2015, est accusé par la Gambie, mandatée par les 57 États de l'Organisation de la coopération islamique, d'avoir violé la convention sur le génocide de 1948. Mardi, le petit État africain a demandé la prise de mesure conservatoires pour mettre fin «aux tueuries».

Face à ces accusations, la Dame de Rangoon, a balayé le «tableau trompeur et incomplet» de la situation dressé par la Gambie. Aung San Suu Kyi s'est faite l'avocate de la politique birmane, rappelant que la situation qui règne dans cette région de l'ouest du pays, quelque peu isolée du reste du territoire, est le résultat de problèmes remontant à des siècles. En effet, Le Figaro avait retracé l'histoire de la minorité rohingya, population originaire de l'actuel Bangladesh, et de son installation au fil du temps sur le territoire de l'actuelle Birmanie:

La fille du héros de l'indépendance birmane a reconnu que les militaires avaient peut-être utilisé une «force disproportionnée». Mais selon elle, «l'intention génocidaire» ne peut pas être «la seule hypothèse» . Elle en veut pour preuve la prudence de «la justice internationale [qui jusqu'alors] a résisté à la tentation d'utiliser cette classification car la volonté de détruire un groupe ciblé en partie ou en entier n'existe pas».

Il y a un an et demi, des enquêteurs de l'ONU ont cependant bien qualifié la situation de «génocide».

Comme axe de défense, la représente du gouvernement birman a affirmé que les expulsions de populations pendant les guerres des Balkans, dans les années 1990, n'avaient pas été classées comme des génocides par la justice internationale. La veille, la Gambie avait fait valoir le cas de la Bosnie-Herzégovine, qui avait demandé l'intervention de la justice internationale face à la république de Yougoslavie et réclamé les mêmes mesures conservatoires que celles invoquées dans le cas des Rohingyas.

La prix Nobel de la paix (1991) a imploré de s'abstenir de toute action qui pourrait aggraver la situation. Toute intervention internationale pourrait, selon elle, mettre en péril la paix et la réconciliation.

Pour Aung San Suu Kyi, il n'y a pas de génocide des Rohingyas

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95 commentaires
  • CIBICHE

    le

    Quand l onu s engagera pour les classes moyennes européennes chassées des banlieues....

  • Le Comte de MAQUENS

    le

    Bonjour,
    La Communauté Internationale, comme d’habitude, tergiverse, face au problème posé par Mme Aung San Suu Kyi dans son pays. Elle a oublié ce que cette même Communauté Internationale a fait pour elle quand elle était persécutée. Aujourd’hui, on est loin de la « diplomatie des petits pas » de l’époque de l’ancien Secrétaire d’Etat américain, Henry Kissinger (Président R. Nixon). Dans le cas des Rohingyas, on papote dans les grandes salles de conférence chauffées des organisations internationales, pendant qu’un ½ million de personnes est balloté à travers des régions où l’on n’en veut pas forcément.
    Cela dit, à quoi cela sert-il de discourir sur un « génocide annoncé », alors que l’on peut agir efficacement aujourd’hui ? A commencer par « secouer diplomatiquement » la fausse icône de Rangoon.
    Personnellement, je suis pour la « diplomatie du droit d’ingérence », que les diplomates d’aujourd’hui n’ont toujours pas très bien comprisE.
    Le Comte de Maquens.

  • Celaure

    le

    Le problème de la Birmanie et des Rohingas est un peu celui du Sri Lanka et desTamouls, également le problème du Kossovo : à savoir, les Rohingas sont venus du Bangladesh en Birmanie, les Tamouls du Sud de l Inde se sont installés au nord du Sri Lanka , demandant ensuite l indépendance du territoire occupé, le Kossovo , peuplé d Albanais..... Comment ne pas comprendre que la Birmanie veuille se séparer d une ethnie à l opposé de son mode d existence, qui plus est, croissant de façon inquiétante.et risquant de demander aussi l indépendance ! ...mais la méthode est inacceptable.

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