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Un producteur de foie gras médaillé d’or au concours agricole épinglé par L214

L’association a filmé, dans une exploitation rattachée au lycée agricole de Périgueux, des canetons jetés vivants dans une benne à équarrissage, une pratique non réglementaire.

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Publié le 11 décembre 2019 à 00h32, modifié le 11 décembre 2019 à 09h48

Temps de Lecture 5 min.

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Découpe d’un foie gras obtenu par « engraissement naturel » plutôt que par gavage des oies, dans un restaurant toulousain, le 29 novembre.

Le foie gras trouvera-t-il sa place sur les tables de fêtes en cette fin d’année ? Mercredi 11 décembre, l’association de défense des animaux L214 a publié une vidéo tournée au domaine de la Peyrouse, en Dordogne, qui documente les dessous de fabrication de ce produit, classé « patrimoine gastronomique protégé » depuis 2006, qui divise les consommateurs.

Le foie gras de cet établissement, rattaché au lycée agricole de Périgueux et qui combine couvoir, élevage et abattoir, a été médaillé d’or cette année au concours général agricole.

L214 a filmé le revers de cette récompense, montrant que le domaine est responsable de maltraitances qui vont bien au-delà du gavage des canards. Les militants ont constaté que des canetons triés à la naissance en fonction de leur sexe – seuls les mâles sont gardés pour le gavage, les canettes ayant le foie trop petit et nervuré – étaient jetés vivants par centaines dans un bac d’équarrissage, mourant de faim et étouffés sous le poids des autres.

La législation permet d’éliminer les canetons inaptes à la production, mais ceux-ci doivent être immédiatement tués, par gazage ou broyage. L’association a également filmé des œufs non éclos jetés dans une benne, dans laquelle naissent et meurent les canetons sortis tardivement de leur coquille.

« Méthode non réglementaire d’euthanasie »

« Nous avions déjà filmé dans des couvoirs et des salles de gavage. Mais les pratiques de cet établissement constituent un délit, commente Sébastien Arsac, porte-parole de L214. Il ne s’agit pas d’une pratique isolée : les images ont été tournées en octobre et novembre, à la suite d’un premier signalement cet été. »

L’association a ensuite saisi les services vétérinaires rattachés à la direction départementale de la cohésion sociale (DDCSPP) de Dordogne, qui y a réalisé une inspection inopinée le 19 novembre. Lors de celle-ci, les inspecteurs ont constaté « le recours à une méthode non réglementaire d’euthanasie par asphyxie des canettes à l’issue du sexage ».

« L’exploitation a été mise en demeure de se mettre immédiatement en conformité, explique au Monde la DDCSPP. Dès l’éclosion suivante, le 26 novembre, la DDCSPP a constaté la mise en œuvre de dispositions conformes à la réglementation garantissant l’euthanasie immédiate. »

François Héraut, directeur du domaine de la Pérouse, précise que l’exploitation s’est équipée, suite à l’inspection vétérinaire, d’un outil de broyage. « Nous sommes une petite unité et jusqu’à présent, nous procédions par étouffement dans des sacs-poubelles. Nous avons conscience que cette pratique était d’un autre temps. Nous n’étions pas complètement dans les règles », explique-t-il.

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