AUTHENTICITEOn vous emmène dans la plus vieille quincaillerie de France à Marseille

VIDEO. Marseille: Visitez les rayons de La maison Empereur, la plus vieille quincaillerie de France

AUTHENTICITELa maison Empereur, la plus vieille quincaillerie de France fondée en 1827, reçoit la médaille de la ville de Marseille
La maison de l'Empereur se situe dans le quartier de Noailles à Marseille depuis 1827
La maison de l'Empereur se situe dans le quartier de Noailles à Marseille depuis 1827 - Adrien Max / 20 Minutes
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • La maison Empereur a été fondée en 1827 et est depuis « dans la même famille, la même activité et au même emplacement ».
  • Aujourd’hui le magasin compte plus de 50.000 références réparties sur 1.300 m2 dans le quartier de Noailles.
  • Les clients ne sont pas uniquement de Marseille, des commandes proviennent de Paris, de New York ou du Japon.

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Il suffit de pousser la porte de la Maison Empereur, la plus vieille quincaillerie de France, fondée en 1827 dans le centre-ville de Marseille par André-François Empereur, pour remonter près de deux siècles d’histoire. D’innombrables « cocottes » de cuisson, plus colorées et grandes les unes que les autres d’un côté, des clous de toutes les tailles de l’autre, des lampes à pétrole, des savons de Marseille, des jouets en bois à l’étage, de la vaisselle, des moules à tartes.

Une vraie caverne d’Ali Baba au plus de 50.000 références que gère aujourd’hui Laurence Renaud-Empereur, la septième génération, sans aucun système informatisé. « Avec la même famille, la même activité et le même emplacement », prévient-elle. La maison Empereur recevra d’ailleurs la médaille de la ville de Marseille ce mercredi, pour « la place qu’elle tient dans le cœur des Marseillais ».

« André-François et son fils François-Adélaïde étaient des artisans, l’un était maître cloutier, l’autre taillandier. Ils ont eu l’idée de mêler leur talent et de racheter une quincaillerie. Les générations suivantes ont apporté différents univers: la coutellerie, le matériel agricole, puis les arts ménagers, et même l’armurerie. Moi, j’ai repris chaque univers d’origine en les développant », détaille Laurence. Le rayon des vêtements de travail est par exemple devenu une boutique à proprement parler.

200 manufactures historiques sur 1.300 m2

Aujourd’hui le magasin compte plus de 50.000 références réparties sur 1.300 m2 de boutique, toujours implanté dans le quartier populaire de Noailles. « A chaque fois nous alimentons ces références, mais nous n’en retirons pas, si nous manquons de place alors nous les ferons tourner, mais nous les conserverons toutes », prévient la propriétaire des lieux.

L'un des nombreux univers de la Maison de l'Empereur.
L'un des nombreux univers de la Maison de l'Empereur.  - Adrien Max / 20 Minutes

Frédérique est justement venue acheter des bonbonnes d’alcool pour préparer du vin d’orange pour Noël. « On m’a dit que je pouvais en trouver ici, et j’en profite pour trouver d’autres idées de cadeaux. Il y a tellement de choses que ça donne des idées, et on arrive toujours à trouver à notre budget », relate-t-elle. « On rentre sans besoin et on sort plein d’envie », abonde son papa.

Car La maison Empereur est la meilleure vitrine des 200 manufactures historiques avec lesquelles elle travaille. « Leurs produits sont à la même place, avec le même référencement, cela fait près de deux siècles que nous mettons en avant ces produits de qualité », se félicite Laurence.

La proximité, recette du succès

Des produits, de qualité, dont beaucoup de made in France, mais aussi quelques « chinoiseries ». « Notre clientèle est très éclectique, à la fois dans le style mais aussi dans le pouvoir d’achat. Nous souhaitons que chacun puisse acheter quelque chose à La maison Empereur », précise-t-elle. Car la relation avec le client est au cœur du métier des 30 salariés de l'établissement. « Chaque salarié qui rentre à La maison Empereur fait partie de la famille. Ils disposent tous de petits papiers sur lesquels ils peuvent noter les demandes des clients. Si je vois qu’il y a une forte demande pour un produit, je le référence. La proximité stimule comme pas possible », prévient Laurence.

Laetitia est venue avec sa maman acheter de la chaîne depuis le quartier de Longchamp. « Je viens très régulièrement, j’aime beaucoup l’ambiance. Et je viens depuis 20 ans, donc je connais bien les vendeurs qui sont toujours de bons conseils », relate-t-elle. « Et surtout, c’est des produits français », glisse sa maman.

De la proximité, de l’authenticité, du fait maison, les recettes du succès de La maison Empereur paraissent couler de source, mais elles n’étaient pas forcément dans l’air du temps il y a quelques années encore. « Il y a un grand retour de ces pratiques. De plus en plus de personnes veulent cuisiner elles-mêmes, tout faire elle-même. On a toujours cru à ça, c’est notre philosophie. On nous appelle même “les rois de la manivelle”, on a jamais eu d’électroménager », en plaisante Laurence.

De nouveaux horizons

Grâce à cette belle réussite, La maison Empereur dépasse aujourd’hui les frontières marseillaises. « On a beaucoup de clients parisiens, mais aussi des gens de New York parce que le NewYork Times a fait un article sur Noailles. On reçoit même des coups de téléphone du Japon », n’en revient pas Virginie, la responsable communication de l'entreprise. De quoi donner l’idée à Laurence d’essaimer dans d’autres coins du monde. « La Maison Empereur ne se duplique pas, les émotions doivent être vécues en direct. Mais nous avons tellement de demandes d’implantations qu’on va essayer de faire quelque chose, mais nous-même », prévient-elle.

Depuis quelques années, Laurence a eu l’idée de créer un espace muséal retraçant l’histoire de la quincaillerie et de sa famille, et d’autres projets devraient arriver. « On va pas mal travailler sur la transmission, notre ADN, entre parents et enfants, les mercredis notamment. Et des résidences d’artistes sont également prévues », se projette Laurence. Elle a encore plein d’autres idées, « il me faudrait dix vies pour tout faire », plaisante-t-elle. Ses trois enfants poursuivront sûrement la tâche commencée il y a 192 ans et perpétuée par sept générations.

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