Le permis à 300 € : une première auto-école solidaire dans l'agglomération agenaise

  • « Ne pousseront les portes de l’auto-école seulement les personnes désignées par l’agglomération d’Agen »
    « Ne pousseront les portes de l’auto-école seulement les personnes désignées par l’agglomération d’Agen » Photo DDM - A.G.
Publié le , mis à jour
Alicia Girardeau

C’est une première dans l’agglomération agenaise : une auto-école solidaire. Elle permettra aux personnes en situation de précarité de passer leur permis de conduire à moindre coût et avec un accompagnement personnalisé.

« Il aura fallu la durée du mandat pour mettre ce projet sur pieds. » Francis Garcia, maire du Passage d’Agen et vice-président de l’agglomération d’Agen, évoque avec une certaine émotion la mise en place du dispositif, inauguré ce lundi. Une auto-école solidaire, la première sur le territoire agenais, ouvre ses portes dans la commune, à quelques pas de la passerelle la reliant au centre-ville. Celle-ci permet alors aux personnes en situation de précarité de passer le permis de conduire à moindre coût : 300 € seront à charge du bénéficiaire pour 40 heures de code et autant de conduite, un tarif quasiment moitié moins élevé que dans une auto-école classique.

«Ne pas avoir son permis de conduire, dernier frein à l’emploi »

Dans l’agglomération d’Agen, Francis Garcia pointe du doigt les inégalités, sociales ou culturelles, restreignant l’accès à ce diplôme, indispensable dans le monde du travail.

C’est bien beau les transports en commun, mais quand certains doivent se lever à 4 heures du matin pour aller travailler, il n’y a pas de bus! De plus en plus d’habitants, de par la langue, leur acculturation, ou des problèmes financiers, ne parviennent pas, ou difficilement, à décrocher le permis de conduire, constate-t-il. Dans le quartier de Montanou, certains revenus n’excèdent pas les 5 000 € par an. Accéder au permis de conduire est alors un luxe pour eux.  

Un luxe que pourront désormais s’offrir 12 bénéficiaires, désignés par l’Agglomération d’Agen. Parmi eux, sept femmes et cinq hommes, prescrits par le PLIE (Plan Local d’Insertion à l’Emploi), la Régie de quartier, le CCAS du Passage d’Agen et d’Agen, et les centres sociaux de la ville. Des allocataires dont les ressources sont insuffisantes pour assurer le coût du permis de conduire.

Au-delà d’un simple tremplin vers l’emploi, l’obtention du permis de conduire « est un réel facteur d’intégration sociale » ajoute Morgan Tanguy, secrétaire général de la préfecture, présent lors de l’inauguration des locaux. « Une ouverture aux loisirs, aux sorties du week-end, c’est un changement considérable. »

Un travail commun pour le même objectif

Pour mener à bien ce projet, dont la construction a été « semée d’embûches », deux associations ont mis à profit leur travail commun pour permettre la mise en service de cette auto-école d’un nouveau genre. Ainsi, la Sauvegarde et le Creuset, assureront la partie pratique.

«Nous, on s’occupera surtout de tout l’accompagnement administratif, qui peut être éprouvant et compliqué pour des personnes en difficulté », détaille Bernard Szymanski, président de l’association du Creuset.

De son côté, la Sauvegarde prendra en charge les cours, les évaluations d’apprentissage et le suivi technique des bénéficiaires avec en accompagnement deux moniteurs diplômés d’Etat. « On a plus de temps que les auto-écoles classiques pour assurer la pédagogie nécessaire et personnalisée à chacun » précise Nathalie Boissié, présidente de l’association. Plus de temps à l’apprentissage pour plus d’aisance sur les routes.

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