Élections au Royaume-Uni : le Brexit sous tension

VIDÉO. Le Brexit avec Boris Johnson ou un second référendum avec Jeremy Corbyn ? Les Britanniques votent ce jeudi 12 décembre pour un scrutin attendu.

Source AFP

Temps de lecture : 4 min

Le Royaume-Uni est appelé aux urnes. Ce jeudi 12 décembre, les Britanniques votent pour des législatives anticipées fatidiques pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et l'avenir du pays. Les bureaux de vote ouvriront de 7 heures à 22 heures (locale et GMT) dans un pays embourbé dans le Brexit depuis son vote à 52 % lors du référendum de 2016.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Lire aussi TRIBUNE. Pourquoi Boris Johnson ?

C'est justement pour sortir de l'impasse que le Premier ministre conservateur a voulu ces législatives, les troisièmes en quatre ans. Il espère obtenir la majorité absolue qui lui faisait défaut pour tourner la page de cette saga profondément clivante au Royaume-Uni. Mais, si les torys ont toujours dominé leurs rivaux travaillistes dans les sondages, le scrutin s'annonce serré au vu des dernières enquêtes d'opinion.

« Réalisons le Brexit ! »

Et les averses attendues jeudi, voire la neige dans le nord, pourraient décourager plus d'un électeur de se déplacer pour désigner les 650 députés de la Chambre des communes lors de scrutins uninominaux à un tour (est élu le candidat arrivant en tête dans sa circonscription). Un sondage de sortie des urnes sera publié à la fermeture des bureaux. Les résultats sont attendus dès 23 heures.

« Réalisons le Brexit ! » Boris Johnson, 55 ans, l'a répété comme un mantra tout au long d'une campagne sans relief. « Donnez-moi une majorité et je finirai ce que nous avons commencé – ce que vous nous avez ordonné de faire – il y a trois ans et demi », a promis l'ex-maire de Londres, qui, malgré ses gaffes à répétition, a réalisé l'ambition d'une vie en prenant la tête de l'exécutif en juillet. « Imaginez comme il sera merveilleux de s'attabler autour de la dinde de Noël, le Brexit réglé », a-t-il poursuivi dans un clin d'œil aux électeurs favorables au leave.

Lire aussi Royaume-Uni : Jeremy-le-Rouge, le travailliste mal aimé

Un rapide accord de divorce

Outre l'unification du pays, il s'agit de pouvoir enfin s'atteler aux « priorités » des gens, comme la santé et la sécurité, a affirmé le dirigeant, accusé de récupération politique après l'attentat meurtrier de London Bridge fin novembre. En cas de victoire, Boris Johnson veut soumettre l'accord de divorce qu'il a négocié avec Bruxelles au Parlement avant Noël avec l'objectif de pouvoir mettre le Brexit en œuvre le 31 janvier, date à laquelle il est désormais prévu après trois reports. « L'accord est prêt. Mettez-le juste dans le four », a-t-il régulièrement plaisanté, n'hésitant pas à pulvériser au bulldozer un faux mur symbolisant « l'impasse » du Brexit.

Mais, au dernier jour de la campagne, l'opposition a une fois de plus dénoncé ses mensonges, son affirmation de pouvoir boucler un accord commercial post-Brexit en moins d'un an avec l'UE étant jugée irréaliste à Bruxelles, selon la presse. Plus sobre, Jeremy Corbyn, vétéran de l'aile gauche du Parti travailliste, n'en a pas moins promis un « vrai changement » après presque une décennie de pouvoir conservateur, lors d'un dernier meeting mercredi soir à Londres.

Lire aussi Boris Johnson, un oiseau bariolé à deux têtes

Un choix « historique »

Nationalisations et investissements massifs dominent son programme, surtout dans le service public de santé (NHS), affaibli par des années d'austérité. Misant à bloc sur cet autre grand sujet de préoccupation des électeurs, le chef du Labour n'a eu de cesse d'accuser les conservateurs de vouloir brader aux Américains, après le Brexit, cette institution gratuite et chérie des Britanniques. « Le choix auquel vous êtes confrontés, vous le peuple de ce pays, est véritablement historique », a-t-il lancé, clôturant une campagne où il a traîné comme un boulet des accusations d'inaction face à l'antisémitisme au sein de sa formation.

Lire aussi Royaume-Uni : le rêve impérial de Boris Johnson

Sur le Brexit, le septuagénaire a, en revanche, choisi d'entretenir l'ambiguïté. Il promet, s'il accède au pouvoir, de négocier un nouvel accord de divorce plus favorable aux droits des travailleurs, qu'il soumettrait à un référendum avec comme alternative le maintien dans l'UE. Lui-même resterait « neutre ». Le dernier sondage publié mardi par YouGov donne les conservateurs en tête des intentions de vote avec une majorité absolue de 339 sièges. Mais la marge d'erreur, l'impact d'un éventuel vote utile et la récente remontée du Labour peuvent encore conduire à un Parlement sans majorité, comme en 2017.

Lire aussi Phébé – Brexit et défense : les Européens tiraillés

« L'électorat est (…) plus volatil que jamais », constate Chris Curtis, directeur de la recherche politique de YouGov, interrogé par l'Agence France-Presse. Le score des torys dépendra notamment, selon lui, de leur capacité à séduire les électeurs des circonscriptions traditionnellement travaillistes dans le centre et le nord de l'Angleterre, mais très favorables au leave. Sur les flancs des conservateurs et des travaillistes, les plus petits partis comme les libéraux-démocrates ou les nationalistes écossais du SNP pourraient grappiller quelques sièges, insuffisant pour faire dérailler les poids lourds.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (4)

  • Lucas321

    L’arnaque de ces élections c’est que le Labour n’offre pas une alternative crédible à Boris Johnson pour le commun des mortels tant le programme de Jeremy Corbyn ferait passer Jean Luc Melenchon pour un ultra-liberal. Donc en gros c’est l’incertitude du brexit de Boris où le sabordage économique guaranti...

  • Mahgusalm

    Il ne sert à rien de vouer aux gémonies la prétendue perfide Albion. La souveraineté du royaume a toujours été dans l'histoire, la grande marque du royaume et du peuple britannique. L'Angleterre va probablement sortir de l'Union mias ce n'est pas pour autant que nous n'aurons plus d'échanges avec ce pays car il se peut aussi que des velléités d'indépendance deviennent réalités en Ecosse et peut-être en Irlande du Nord. Nous avons besoin de leur soutien diplomatique, du commerce sous forme de traité de libre échange et d'échanges de cerveaux et d'étudiants. Mieux vaut dans ces conditions accepter le fait, leur souhaiter bon vent et bonne chance et sceller des accords comme c'est le cas avec la Norvège qui ne les pousseront pas trop Öutre-Océan. Tout finira par s'arranger avec le temps et attention à un fait historique : cette nation a connu de nombreux drames mais elle s'est toujours relevée. Ne blessons pas le vieux Lion qui ne cesse jamais de rugir et gardons aussi notre souveraineté et notre indépendance de ton.

  • JDECLEF

    Cela suffit de se moquer de l'Union Européenne par leur fumisterie « d'empêcheurs de tourner en rond » !
    On a bien assez des nôtres en ce moment, qu'ils se "d'emmerdent" (excuser ma trivialité) mais on en a ras le bol !
    L'Europe a déjà trop supporté les caprices d'enfant gâté de cette perfide Albion !