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Au Royaume-Uni, le Parti conservateur de Boris Johnson remporte une large victoire

Le parti du premier ministre sortant obtiendrait 35 sièges au-delà de la majorité absolue, selon les résultats officiels publiés vendredi.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 12 décembre 2019 à 23h19, modifié le 13 décembre 2019 à 07h44

Temps de Lecture 4 min.

A Londres, le 12 décembre.

Le Parti conservateur du premier ministre, Boris Johnson, a obtenu une majorité écrasante lors des législatives britanniques jeudi 12 décembre, ce qui devrait permettre au dirigeant conservateur de réaliser le Brexit fin janvier comme il l’avait promis. Le pari semblait incertain mais le succès est sans appel pour le dirigeant conservateur, déterminé à mettre fin à trois ans d’une saga qui a déchiré le pays et à quarante-sept ans de mariage tumultueux entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

« Merci à tous ceux à travers le pays qui ont voté, qui se sont portés volontaires, qui se sont présentés. Nous vivons dans la plus grande démocratie du monde », a réagi Boris Johnson, élu pour un mandat de cinq ans, sur Twitter. Egalement réélu député dans la circonscription d’Uxbridge dans, il s’est ensuite félicité dans la nuit d’avoir obtenu « un nouveau mandat fort, pour faire le Brexit”, et pas seulement pour faire le Brexit, mais pour unir ce pays et le faire avancer ». « Je pense que cela se révélera être une élection historique qui nous donne maintenant, dans ce nouveau gouvernement, la chance de respecter la volonté démocratique du peuple britannique, de changer ce pays pour le mieux et de libérer le potentiel de tout le peuple de ce pays. C’est ce que nous allons faire maintenant (…), les travaux commenceront (…) aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Les conservateurs décrocheraient une très confortable majorité de 361 sièges (estimation à 7 heures vendredi matin) sur 650, soit 35 sièges au-delà de la majorité absolue (326), une avance jamais vue depuis 1987, lors de la troisième victoire d’affilée du parti sous le leadership de Margaret Thatcher.

  • Jeremy Corbyn « très déçu »

Jeremy Corbyn s’exprime après les résultats, vendredi.

Selon les estimations, les travaillistes de Jeremy Corbyn s’effondrent à 203 sièges (contre 262). Celui-ci s’est dit vendredi « très déçu » du résultat, ajoutant qu’il ne « conduira pas le parti aux prochaines élections ». S’exprimant après l’annonce de sa réélection dans sa circonscription londonienne d’Islington nord, il a précisé qu’il souhaitait voir son parti entamer une « réflexion sur le résultat du scrutin et sur sa future politique ».

Le numéro deux du Parti travailliste britannique, John McDonnell, a également jugé jeudi « extrêmement décevante » la défaite cuisante de son mouvement aux législatives, l’expliquant par « la fatigue du Brexit », sur lequel le Labour est resté indécis. « Il semble que le sujet du Brexit ait dominé, c’est en grande partie de la fatigue du Brexit. Les gens veulent en finir », a déclaré M. McDonnell sur Sky News, commentant un sondage de sortie des urnes.

  • L’Ecosse demande un référendum sur son indépendance

Un sondage de sortie des urnes réalisé par la BBC, ITV et Sky montre que le Parti national écossais a obtenu 55 des 59 sièges en Ecosse. Forte de cette victoire écrasante des nationalistes aux élections générales, Nicola Sturgeon, chef de file du Scottish National Party (SNP) et du gouvernement local, a déclaré que l’Ecosse devait être autorisée à organiser un nouveau référendum d’autodétermination. « Il y a maintenant un mandat en vue d’offrir au peuple écossais le choix de son propre avenir, a déclaré Mme Sturgeon à la chaîne de télévision Sky News. Boris Johnson a peut-être reçu un mandat pour faire sortir l’Angleterre de l’Union européenne. Il n’a absolument pas le mandat de faire sortir l’Ecosse de l’Union européenne. L’Ecosse doit avoir le choix de son propre avenir. »

Nicola Sturgeon prend un selfie avec des membres de son parti.
  • Sortir de l’impasse

Le premier ministre conservateur avait voulu ces législatives, les troisièmes en quatre ans, pour sortir le Royaume-Uni de l’impasse du Brexit, qui divise profondément le pays depuis la victoire du « Leave » avec 52 % des voix au référendum de 2016.

Jusqu’ici dépourvu de majorité à la Chambre des communes, le dirigeant de 55 ans arrivé au pouvoir en juillet en se posant comme le sauveur du Brexit n’avait pas réussi à faire adopter par le Parlement l’accord de divorce qu’il avait âprement négocié avec Bruxelles.

Durant la campagne électorale, il a promis de soumettre cet accord aux 650 députés nouvellement élus avant Noël avec l’objectif de mettre le Brexit en œuvre le 31 janvier, date à laquelle il est désormais prévu après trois reports.

Une consécration des travaillistes aurait pu signer l’arrêt de mort du Brexit : ils voulaient renégocier un nouvel accord de divorce, plus social, puis le soumettre à un référendum avec comme alternative le maintien dans l’UE.

  • Nouvelle page de négociations

Outre l’unification du pays, réaliser le Brexit devrait permettre de pouvoir s’atteler aux « priorités » des Britanniques, comme la santé et la sécurité, avait affirmé le chef de gouvernement durant une campagne sans grand relief, mais marquée par des coups bas, notamment sur les réseaux sociaux, provenant en grande partie des conservateurs.

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Les électeurs n’ont pas été séduits par la promesse de Jeremy Corbyn, vétéran de l’aile gauche du Parti travailliste, d’un « vrai changement » après presque une décennie de pouvoir conservateur et presque autant d’austérité, marquée par des nationalisations à tout-va et des investissements massifs, surtout dans le service public de santé (NHS).

Sur le Brexit, le septuagénaire, régulièrement accusé de fermer les yeux sur des accusations d’antisémitisme dans son parti, prévoyait de rester « neutre » en cas de second référendum. Ouvertement europhiles, les libéraux-démocrates ont obtenu 13 sièges, un de plus que lors de la précédente législature.

  • Eviter la rupture brutale

L’accord de retrait organise la frontière irlandaise après le Brexit, les droits des citoyens et les engagements financiers britanniques. Il évite aussi une rupture brutale en introduisant une période de transition jusqu’à fin 2020, prolongeable, pendant laquelle les Britanniques continueront d’appliquer les règles européennes.

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Une fois le divorce acté, s’ouvrira la phase, technique et complexe, des négociations sur la future relation commerciale entre Londres et Bruxelles. Mais avant même qu’elle ne commence, l’affirmation de Boris Johnson selon laquelle ces pourparlers pourraient durer moins d’un an est jugée irréaliste à Bruxelles.

Le Monde avec AFP et Reuters

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