Heureusement, le ridicule ne tue pas, en tout cas pas dans un claquement de doigt. Une vidéo de campagne de Donald Trump a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, rapporte The Washington Post. On y voit le président américain, en lice pour sa réélection, transformé en Thanos, un super-méchant de la galaxie Marvel. Figure centrale des deux derniers films Avengers sortis sur les écrans (Avengers Infinity War et Avengers : Endgame), le personnage faisait disparaître la moitié de l’humanité d’un claquement de doigt.
Dans le clip posté le 10 décembre sur Twitter, ce sont les démocrates et leur menace d’impeachment que Donald Trump fait disparaître d’un geste. “La réélection du président Trump est inévitable”, commente sur le réseau social l’équipe de campagne de l’actuel occupant du Bureau ovale en détournant une réplique du personnage :
Beaucoup d’internautes se sont demandé si l’entourage du président avait vu les films Marvel avant d’imaginer cette vidéo, soulignant que les Avengers finissent de toute façon par prendre le dessus sur Thanos, écrit The Washington Post. D’autres se sont étonnés de voir un président présenté sous les traits d’un grand méchant aux vélléités génocidaires. Sur ce point, l’un des plus cinglants a été Jim Starlin, le créateur de Thanos, qui s’est fendu d’une charge au vitriol sur Instagram.
Donald Trump, qui aime se mettre en scène dans des montages empruntant à la pop culture, n’en est pas à son premier contresens. En début d’année, il s’était déjà pris les pieds dans le tapis en comparant le mur de Game of Thrones à son projet de mur antimigrants à la frontière avec le Mexique.
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Le grand quotidien de la capitale américaine et l’un des titres les plus influents de la presse mondiale. Traditionnellement au centre droit, The Washington Post doit sa réputation à son légendaire travail d’enquête dans l’affaire du Watergate, qui entraîna la chute du président Nixon au début des années 1970. Il se distingue aussi par sa couverture très pointue de la vie politique américaine, ses analyses, ses reportages, ainsi que par ses nombreux chroniqueurs de tous bords politiques.
Premier quotidien à paraître sept jours sur sept (en 1880) et à charger un médiateur de veiller sur l’indépendance du journal (dès 1970), The WP a souvent su évoluer avant les autres. C’est à partir des années 1930 qu’il prend vraiment son essor, suite à son acquisition par Eugene Meyer, avant de connaître son heure de gloire sous la houlette de sa fille, Katharine Graham.
En 2013, le journal contrôlé durant quatre-vingts ans par la famille Meyer-Graham a été racheté par le patron d’Amazon, Jeff Bezos. Depuis, le Post a mis l’accent sur les nouvelles technologies. Les développeurs et datascientifiques cohabitent dans ses nouveaux bureaux avec les journalistes ; les titres sont souvent plus accrocheurs et adaptés au web. Jeff Bezos a investi des sommes importantes qui ont permis l’embauche de 140 journalistes, après des années de licenciements. Mais les recettes restent insuffisantes et l’avenir suscite toujours des inquiétudes.
Le site du Washington Post est très complet et attire de nombreux internautes de l’étranger. Il a expérimenté ces dernières années des formats très ambitieux, notamment en matière de journalisme immersif.