Mexique : plus de 1 000 policiers mis à la diète

Ces agents des forces de l'ordre de Mexico toucheront une prime pour suivre ce programme alors que 75 % des adultes sont en surpoids ou obèses dans le pays.

Source AFP

Dégoulinants de sueur sous le soleil de Mexico, un rictus de souffrance déformant leurs visages, des policiers bien en chair enchaînent pompes, étirements et abdominaux. 

Dégoulinants de sueur sous le soleil de Mexico, un rictus de souffrance déformant leurs visages, des policiers bien en chair enchaînent pompes, étirements et abdominaux. 

© RODRIGO ARANGUA / AFP

Temps de lecture : 3 min

Une prime de 1 000 pesos (environ 47 euros) pour faire de l'exercice et suivre une diète. C'est ce qui a été promis à des policiers de Mexico pour les motiver à retrouver la forme. Sur les 83 000 agents des forces de l'ordre de la capitale mexicaine, un peu plus de 1 000 d'entre eux, hommes et femmes, ont accepté de suivre ce programme qui doit améliorer leur santé et les rendre plus efficaces sur le terrain.

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Dégoulinants de sueur sous le soleil de Mexico, un rictus de souffrance déformant leurs visages, des policiers bien en chair enchaînent pompes, étirements et abdominaux. Les tee-shirts blanc, rouge et noir sont trempés, mettant bien en relief bourrelets, ventres rebondis et autres rondeurs. Impitoyable avec ses vingt-cinq « victimes », des hommes et des femmes, à plat ventre à ses pieds, un instructeur leur hurle de persévérer dans l'effort, au mépris de leur douleur.

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75 % des adultes en surpoids ou obèses

La scène qui se tient sur le parking asphalté d'une caserne de police de la ville pourrait se dérouler dans n'importe quel pays. Mais au Mexique, où 75 % des adultes sont en surpoids, voire obèses, le tableau n'est pas anodin. Le programme intitulé « Une police saine » a été mis en œuvre il y a trois mois. « C'est une façon de faire face au problème que nous avons au Mexique concernant l'obésité et la sédentarité », explique, sans crier, l'instructeur Javier Ramirez.

Derrière lui, les plus fatigués en profitent pour faire une pause discrète, dans l'espoir d'un entretien long avec l'Agence France-Presse. « Nous voulons que les policiers soient placés dans des conditions optimales afin qu'ils puissent faire leur travail efficacement », ajoute-t-il. Le taux d'obésité au Mexique est l'un des plus élevés en Amérique latine avec le Chili et les Bahamas, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture).

Le fléau touche aussi les enfants dans des proportions très préoccupantes. Le nombre de maladies liées à l'obésité et au surpoids est alarmant dans ce pays qui compte une population de plus de 120 millions d'habitants. En 2018, 8,6 millions de personnes ont déclaré qu'elles avaient été diagnostiquées avec un diabète tandis que 15 autres millions disaient souffrir d'hypertension, selon les statistiques de l'institut de statistique Inegi.

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« Je sens que mon corps est différent »

Le problème est tel qu'il a incité cette année le Parlement mexicain à approuver des changements dans l'étiquetage des aliments considérés comme « à exclure », autrement dit riches en sucres, sodium et graisses saturées. Calquant son approche sur celle en vigueur au Chili, le gouvernement mexicain va mettre en garde contre les aliments qui contiennent ces substances dans des proportions démesurées, malgré les résistances qu'oppose l'industrie alimentaire.

En termes d'obésité, la police de Mexico n'est pas à la traîne. « J'étais en mauvaise santé, et cela se ressentait dans mon travail. J'étais très fatiguée », explique Graciela Benitez, 36 ans, qui a perdu quelque 10 kilos depuis qu'elle a rejoint le programme. « Avant, je mangeais et j'avais sommeil, j'étais au bout du rouleau dès lors qu'il s'agissait de travailler », ajoute-t-elle. « Maintenant, je ne me fatigue pas, je sens que mon corps est différent », confie Graciela, qui vient de terminer une série d'exercices de gymnastique.

Mauricio Barrera, un officier de 26 ans, a également remarqué un changement dans sa journée de 12 heures depuis qu'il a rejoint le programme. « C'est une nouvelle étape. Le programme m'a permis de comprendre que l'obésité est une maladie. Le premier mois a été difficile mentalement et physiquement », dit-il, tout fier de l'avoir surmonté. Graciela et Mauricio servent désormais d'exemples à suivre pour leurs semblables, et les autorités espèrent qu'ils feront bientôt des émules.

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Commentaire (1)

  • Aspasie et Périclès

    ... N'a jamais fait maigrir personne, tout est dans le coup de fourchette, et surtout dans le coup de cuillère à dessert. Ne mangez plus de sucre, vous serez minces.