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Sierra Leone : la cour de la Cédéao condamne l’exclusion des élèves pour leur grossesse

Le pays avait officiellement interdit aux filles enceintes d’aller à l’école en 2015, à la suite de l’épidémie d’Ebola de 2014.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 décembre 2019 à 11h00

Temps de Lecture 2 min.

Pendant l’épidémie d’Ebola, à Koidu, en Sierra Leone, en décembre 2014.

La cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné jeudi 12 décembre à la Sierra Leone de lever « immédiatement » l’interdiction controversée faite aux jeunes filles enceintes d’aller à l’école. La Sierra Leone avait officiellement interdit aux filles enceintes d’aller à l’école en 2015, à la suite de l’épidémie d’Ebola de 2014, alors que quelque 14 000 filles étaient tombées enceintes, selon l’ONU.

Pendant l’épidémie, des milliers de filles orphelines, dont les parents étaient décédés d’Ebola, s’étaient tournées vers la prostitution pour survivre, selon Amnesty International. Pour d’autres, la grossesse était le résultat de viols. En 2018, l’ONG Femmes contre la violence et l’exploitation dans la société (Waves) et d’autres groupes de la société civile ont contesté cette interdiction devant la cour de justice de la Cédéao après l’échec de recours à l’échelle nationale.

En rendant sa décision jeudi à Abuja, la juge Dupe Atoki a déclaré que cette « politique prohibitive devait être renversée immédiatement », estimant qu’elle était « discriminatoire à l’encontre des adolescentes enceintes ». La cour a également condamné un programme spécial du gouvernement soutenu par la Grande-Bretagne et l’ONU, offrant une scolarité limitée aux filles enceintes, a constaté sur place un correspondant de l’AFP. « La création d’écoles pour adolescentes enceintes où quatre matières sont enseignées trois jours par semaine est discriminatoire et constitue une violation du droit à une éducation égalitaire », a ajouté la juge.

Des niveaux très élevés de violence sexuelle

Hannah Yambasu, directrice de Waves en Sierra Leone, a salué cette décision, estimant qu’il était essentiel de « protéger les filles et de garantir qu’elles puissent terminer leurs études supérieures ». Marta Colomer, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, s’est elle aussi félicitée de cette décision contraignante pour le gouvernement de la Sierra Leone.

« La décision d’aujourd’hui est un moment décisif pour les milliers de filles qui ont été exclues de l’école et dont le droit d’accéder à l’éducation sans discrimination a été violé », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Ce jugement engage la Sierra Leone, a-t-elle dit tout en restant prudente. Le problème est que, par le passé, certains jugements de la Cédéao ont rencontré des difficultés pour être exécutés. »

Les femmes et les filles en Sierra Leone sont confrontées à des niveaux extrêmement élevés de violence sexuelle, héritage de la sanglante guerre civile qui marqué le pays (1991-2002). Toutes les écoles avaient été fermées entre juin 2014 et avril 2015 dans le cadre des efforts du gouvernement pour freiner la propagation du virus Ebola, qui a tué près de 4 000 personnes dans le pays.

Mais après leur réouverture, la stigmatisation est restée monnaie courante. En 2015, 5 000 jeunes filles avaient ainsi été exclues pour être tombées enceintes pendant l’épidémie. Le gouvernement avait finalement ordonné leur réintégration en 2016.

Le Monde avec AFP

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