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La maternité du CHU de Nantes saturée

Saturé, le service de maternité a transféré cette année plus de 100 femmes sur le point d’accoucher vers d’autres établissements, parfois en urgence.

Par  (Nantes, correspondant)

Publié le 12 décembre 2019 à 11h58

Temps de Lecture 3 min.

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Le diagnostic ne souffre aucune contestation : la maternité du CHU de Nantes (Loire-Atlantique) est saturée. Configuré pour assurer 3 800 accouchements, le service pourrait, pour la première fois de son existence, frôler les 4 500 naissances à l’issue de l’exercice 2019, selon Sylvie Moisan, du syndicat FO.

A la fin du mois de septembre, on dénombrait plus de cent parturientes transférées, parfois en urgence, vers d’autres établissements, publics comme privés. « Il y a des risques avérés pour les mamans, leurs bébés, et le personnel », dénonce Mme Moisan.

Conditions de sécurité

Interpellée le 26 septembre par les syndicats, Laurence Halna, directrice des soins au sein du pôle « femme, enfant, adolescent » du CHU, a livré ce constat accablant : « Notre objectif, c’est d’accoucher les femmes dans des conditions maximales de sécurité. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. »

Dans un do­cument interne que Le Monde a consulté, Luc-Olivier Machon, directeur des ressources humaines, confirme la situation de « surchauffe » et partage le constat que le service n’est « plus dimensionné par rapport à l’activité enregistrée ». « A la question : est-ce que l’on peut continuer comme cela indéfiniment, la réponse est clairement : non », précise M. Machon.

« On a des professionnelles épuisées, qui dépassent largement les quatorze heures par jour. »

Dans ce même document, Marie, sage-femme, fait part de la « détresse » du personnel, et parle « d’équipes en souffrance ».« On a des professionnelles épuisées, qui dépassent largement les quatorze heures par jour », relève Roland ­Jaguenet, de la CGT (majoritaire).

« Dans le vestiaire, dit Marie, on se prépare à aller en garde comme pour aller au front. » La dégradation des conditions de travail, observe la sage-femme, a commencé il y a deux ans. « Depuis 2017, chaque mois est un nouveau record. Là, on arrive au maximum de notre capacité. On a eu un été difficile, on s’est retrouvé face à une vague qu’on n’a pas pu contenir. »

Une cellule de crise a été activée pour tenter de réguler les flux de patientes. Et la direction a expérimenté l’ouverture d’une unité éphémère de dix lits en secteur pédiatrique durant l’été. « C’était du bricolage, fustige M. Jaguenet. L’accueil des proches a été limité de façon drastique, et les agents ont couru dans tous les sens. »

« Parfois, on se fait peur »

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