Chili, Irak, Hong Kong, Colombie, Liban : les visages de la révolte

photo composition of faces of protest around the world
Légende image, Les visages des manifestations qui ont secoué le monde cette année.

L'année 2019 a été une année de protestations de masse dans le monde entier. De Hong Kong au Chili en passant par l'Iran, le Liban, l'Irak, la Catalogne, la Bolivie, l'Equateur et la Colombie, etc., des milliers de personnes en colère sont descendues dans la rue, cette année.

Elles avaient des revendications, des méthodes et des causes différentes - inégalités, injustice ou dissidence politique. Bien que ces manifestants soient séparés par des milliers de kilomètres, ils se sont inspirés les uns des autres et ont échangé des idées sur les modes de protestation.

Certains de ces manifestants - même s'ils n'ont jamais été des leaders - sont devenus des symboles de la dissidence dans leur pays. Certains d'entre eux sont maintenant connus dans le monde entier.

Qui sont-ils et d'où viennent-ils ?

1. Chili : Daniela Carrasco alias La Mimo

La Mimo at a recent protest in Chile

Crédit photo, Twitter

Légende image, Le corps sans vie de Daniela Carrasco a été retrouvé le 20 octobre.

Daniela Carrasco, surnommée La Mimo, était une artiste et activiste âgée de 36 ans, qui a participé aux manifestations au Chili.

Son corps sans vie a été retrouvé pendu à la clôture d'un parc, le 20 octobre.

Selon des associations féminines chiliennes et des blogueurs, elle avait été arrêtée par la police de son pays, selon laquelle La Mimo avait été violée et torturée en guise d'avertissement pour les autres femmes qui participaient aux manifestations.

Lire aussi :

Les circonstances de sa mort restent une énigme - sa famille a demandé le respect de sa vie privée, et il n'y a pas eu de réponse officielle des autorités. Sa mort fait actuellement l'objet d'une enquête et de beaucoup de spéculations, notamment dans les médias. Avec des milliers de messages sur Twitter, Instagram et d'autres réseaux sociaux.

Elle est devenue une icône chez les femmes qui participent à des manifestations en Turquie, à Barcelone et ailleurs dans le monde.

2. Irak : Safaa Al-Saray

A banner, depicting Safaa Al-Saray's face and other young people protesting, at Baghdad's Tahrir Square
Légende image, Le visage de Safaa Al-Saray a été reproduit sur des banderoles et des peintures murales en Irak.

Safaa Al-Saray était un ingénieur de 26 ans. C'était aussi un poète et un activiste, qui utilisait les réseaux sociaux pour sensibiliser la population sur les droits civiques en Irak. Sur son blog, il écrivait sur le chômage des jeunes.

Safaa Al-Saray a participé à des manifestations contre la corruption en 2011, 2013 et 2015.

En octobre 2019, il a reçu à la tête une cartouche de gaz lacrymogène, alors qu'il participait à une manifestation antigouvernementale. Il a succombé à ses blessures peu de temps après.

3. Hong Kong : médecin bénévole

Poster by artist Rebel Pepper of a young woman with an eye covered by a bloodied bandage.

Crédit photo, Rebel Pepper / Twitter

Légende image, Le dessin du caricaturiste et dissident chinois Wang Liming, représentant une jeune femme éborgnée par une balle de la police, est devenu le symbole des manifestations de Hong Kong.

L'expression "œil pour œil" a pris un sens littéral après les affrontements du 11 août entre la police et les manifestants, à Kowloon, à Hong Kong, lorsqu'une jeune femme a été éborgnée d'une balle provenant des policiers.

La victime - qui serait un médecin bénévole - a été blessée après que le projectile a perforé ses lunettes de sécurité.

Après que des images de la femme allongée sur le sol - le sang coulant de son œil droit - ont été publiées, son nom a fait le tour du pays.

Son visage, la blessure avec, est rapidement devenu le symbole des manifestations dont les organisateurs dénoncent les méthodes de plus en plus brutales des autorités de Hong Kong.

3.Colombie : Dilan Cruz

A demonstrator holds a poster of the late student Dilan Cruz - who died due to injuries from a police shot on November 23 - during a march against the government of Colombian President Ivan Duque during a national strike, in Cali on November 27, 2019.

Crédit photo, Getty Images

Légende image, Toute la Colombie a pleuré la mort de Dilan Cruz.

Dilan Cruz était un étudiant colombien de 18 ans. Il a été tué en novembre, après avoir reçu en pleine tête une balle de la police anti-émeute, quelques jours seulement avant la fin de ses études secondaires.

Des amis ont dit qu'il voulait étudier l'administration des affaires et était à la recherche d'une bourse.

Lire aussi :

Dilan Cruz a été tué lorsqu'il prenait part à une marche de protestation à Bogota, la capitale colombienne, pour évoquer les difficultés d'accès à l'enseignement supérieur pour certains étudiants.

Sa mort a provoqué l'indignation et a déclenché de nouvelles manifestations. Les manifestants protestaient contre ce qu'ils considèrent comme une réaction brutale de la police.

5. Liban : Alaa Abu Fakher

Alaa Abou Fakhr a été qualifié le "Premier martyr de la révolution" au Liban.

Crédit photo, Getty Images

Légende image, Alaa Abou Fakhr est considéré comme le "Premier martyr de la révolution" au Liban.

Alaa Abou Fakhr était un fonctionnaire de 38 ans. Habitant de la capitale libanaise, Beyrouth, il était membre du Parti socialiste progressiste.

Il a été abattu par un soldat libanais, le 12 novembre, un mois après le début des manifestations pacifiques antigouvernementales auxquelles il participait, en guise de protestation contre la corruption au Liban.

Bien qu'il ait été la deuxième personne à mourir dans les manifestations, la manière dont il a été tué - l'armée a tiré à balles réelles pour disperser les gens autour d'un barrage routier - a suscité une vive indignation.

Les images de sa fusillade sont rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux. Les manifestants lui ont donné le surnom posthume de "Premier martyr de la révolution".