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Pour sauver le système de retraites, le Rassemblement national veut booster la fécondité des Françaises

Opposé à la réforme d'Emmanuel Macron, le Rassemblement national de Marine Le Pen défend une politique nataliste pour sauvegarder le système de retraites. En distinguant bien les Françaises des personnes issues de l'immigration.

Robin D'Angelo , Mis à jour le
Sébastien Chenu et Marine Le Pen, le 7 octobre à l'Assemblée nationale.
Sébastien Chenu et Marine Le Pen, le 7 octobre à l'Assemblée nationale. © Sipa

Et si la sauvegarde du système des retraites passait par une plus forte fécondité des Françaises? C'est en tout cas l'une des grandes propositions du Rassemblement national, opposé à la réforme engagée par Emmanuel Macron. "Avec la diminution du chômage, la natalité est le deuxième levier pour maintenir la pérennité du système des retraites, avance Sébastien Chenu, le porte-parole du parti. A terme, pour avoir plus de gens qui travaillent, et payer les pensions des futurs retraités, il faut plus de gens qui naissent." Combien? "Si on atteint 2,3 ou 2,5 enfants par femme, c'est déjà très bien!" chiffre Thibaut de La Tocnaye, membre du bureau national et auteur de l'essai programmatique Le choix souverainiste.

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Et pour encourager les naissances, le RN (ex-FN) envisage toute une série de mesures incitatives, allant de prêts aux familles nombreuses pour l'achat d'un véhicule au versement d'un "salaire parental". "Dans beaucoup de ménages, c'est la femme qui veut rester s'occuper des enfants, poursuit de La Tocnaye. Pour sa carrière, il est fondamental que les années où elle se consacre à ses enfants soient intégrées dans son cursus." Si le parti de Marine Le Pen ne s'oppose plus à l'avortement depuis 2016, certains cadres suggèrent également que des aides financières soient proposées à celles qui envisageraient d'y recourir. "Bien souvent, les femmes ont recours à l'IVG parce qu'elles ont peur de ne pas pouvoir faire face à une naissance, déclare Gilles Pennelle, membre du bureau national et directeur de la campagne des municipales. Il est du rôle de l'Etat de faire en sorte qu'elles puissent accueillir ces enfants." 

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Le natalisme, classique de l'extrême droite

Surtout, cette politique nataliste doit s'accompagner d'un arrêt des flux migratoires. "L'idéologie macroniste consiste à faire venir des étrangers, parce qu'on n'aurait pas assez de jeunes Français pour payer les retraites, grince Nicolas Bay, l'un des dirigeants du parti. Je pense qu'il faut plutôt que les Français fassent des enfants, et qu'ils en aient les moyens." Le député européen fait ici allusion aux propos de Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire aux retraites, qui déclarait le 29 novembre dernier, lors d'une prise de parole devant des lycéens, que l'Europe aurait besoin "d'environ 50 millions d'étranger pour équilibre sa population active en 2050." Du pain béni pour la propagande du Rassemblement national.

"Le natalisme est un grand classique à l'extrême droite, rappelle l'historien des idées Stéphane François. Il s'inscrit dans un projet ethno-nationaliste, avec l'idée de rééquilibrer les naissances face aux familles issues de l'immigration. Cela se traduit notamment par un chauvinisme de l'Etat-providence et le slogan 'les nôtres avant les autres'." En effet, au Rassemblement national, on affirme que "les populations immigrées en France font en moyenne quatre fois plus d'enfants que les autres". "Une Nation qui veut se perpétuer doit faire des enfants enracinés, estime Jean Messiha, le délégué aux études et argumentaires. Elle ne peut pas se perpétuer par l'immigration, ce n'est pas un agrégat d'individus."

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