Les tarifs réglementés de l'électricité, appliqués par EDF à environ 25 millions de foyers, augmentent en moyenne de 1,23% TTC

Selon RTE, qui a dénoncé des actes "bien sûr illégaux", près de 50 000 foyers ont été privés de courant en Gironde dans la nuit de lundi à mardi, puis 40 000 foyers à Lyon mardi matin et 37 000 à Nantes en début d'après-midi.

afp.com/FRED DUFOUR

Couper le courant, dans le cadre de la "bagarre" contre le projet de réforme des retraites. La CGT a revendiqué ce mardi des coupures d'électricité volontaires, "liées à la grève" contre la réforme des retraites, qui ont brièvement privé de courant, selon RTE, plusieurs dizaines de milliers de foyers en Gironde, à Lyon et à Nantes.

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Ces coupures d'électricité "en Gironde et à Lyon sont bien liées à la grève" et s'inscrivent dans "la bagarre" contre le projet du gouvernement qui doit "prendre ça comme un premier avertissement" car "il s'expose à des coupures plus massives", a déclaré Francis Casanova, délégué syndical central CGT chez RTE, gestionnaire du réseau électrique haute tension. A la CGT de RTE, "on considère que ce n'est pas de la malveillance. C'est une façon pour les salariés de RTE de montrer que s'il y a de l'électricité dans ce pays, c'est parce qu'ils sont au travail tous les jours", a ajouté Francis Casanova.

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La CGT mène "ces actions" parce qu'"il n'est pas question d'avoir un recul social sans précédent sur les retraites", a-t-il insisté. Mardi, au 13e jour de mobilisation, des dizaines de milliers de personnes manifestaient contre la réforme des retraites, pour la première fois à l'appel de l'ensemble des syndicats.

Des coupures "ciblées" selon Martinez

La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne "condamne ces faits inadmissibles, qui sont contraires aux principes du service public et n'ont rien à voir avec l'exercice du droit de grève constitutionnellement garanti", a indiqué son ministère. "Fort heureusement, ces actes sont le fait d'une petite minorité, qui ne sont pas toujours des salariés de l'entreprise", selon la même source. "La ministre s'est assurée auprès de la direction de RTE qu'une plainte est systématiquement déposée".

De son côté, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a affirmé mardi sur BFMTV qu'"il peut y avoir -je ne suis pas un spécialiste-, il peut y avoir à quelques endroits des coupures involontaires (...) mais ceux qui sont ciblés, c'est les entreprises du CAC 40, c'est les grands magasins de distribution, ce sont quelques bâtiments publics, préfectures, etc., en aucun cas on ne cible les citoyens".

"50 000 foyers coupés au plus fort"

Selon RTE, qui a dénoncé des actes "bien sûr illégaux", près de 50 000 foyers ont été privés de courant en Gironde dans la nuit de lundi à mardi, puis 40 000 foyers à Lyon mardi matin et 37 000 à Nantes en début d'après-midi. En Gironde, "il y a eu un acte de malveillance sur deux postes à haute tension (Cissac et Masquet). Au plus fort de la coupure, on a eu 50 000 foyers coupés et les derniers foyers ont été réalimentés au bout d'une heure et demie", avait indiqué RTE avant la revendication. Les matériels ont été mis hors tension sans dégradation, a précisé RTE.

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Selon une source proche du dossier, l'incident est survenu dans la nuit entre minuit 45 et 2 heures 45 sur les deux postes, l'un situé à Mios, sur le bassin d'Arcachon, et l'autre à Cissac-Médoc. Cette source a évoqué la piste d'"un acte de malveillance interne": "Il s'agit de connaisseurs". RTE a par ailleurs fait état d'une coupure à Lyon (3e et 6e arrondissement) et dans les communes avoisinantes de Villeurbanne et Caluire mardi matin entre 10h06 et 10h55.

Enedis condamne

L'entreprise a dénombré "40 000 foyers coupés au plus fort de la coupure", a précisé une porte-parole. Francis Casanova, de la CGT, a en outre mentionné "des coupures d'électricité dans le centre-ville de Nantes". RTE a confirmé que 37 000 foyers avaient été touchés au plus fort de la coupure, qui a débuté à 13h20. "Si nous respectons le droit de grève, nous condamnons ces actes de malveillance", a réagi l'entreprise.

Du côté d'Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, "quelques coupures volontaires ont été réalisées aujourd'hui comme à Cherbourg et à Montluçon", selon l'entreprise. "Ces clients sont d'ores et déjà rétablis. Les équipes de dépannage sont mobilisées afin d'intervenir rapidement sur l'ensemble des départements, en cas de besoin".

"Enedis respecte le droit de grève de nos salariés. En revanche, l'entreprise condamne fermement les quelques actes de malveillance observés sur le réseau électrique de distribution. Chaque acte de malveillance est identifié auprès des autorités, au travers de dépôts de plainte", a prévenu le gestionnaire.

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