La Pologne ne pourra pas prétendre aux fonds mis à disposition dans le cadre du « Green deal » européen si elle ne s’engage pas sur la voie de la neutralité carbone, a averti le chef de l’État français.
Tous les pays de l’UE ont accepté une proposition visant la neutralité climatique pour 2050, à l’exception de la Pologne, qui a demandé davantage de temps.
Les dirigeants de l’UE ont donné à Varsovie « jusqu’en juin, pour confirmer qu’elle mettra[it], elle aussi, en œuvre cet objectif au niveau national », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet européen le 13 décembre.
Le président français a indiqué qu’il soutenait le mécanisme de transition juste de 100 milliards d’euros proposé par la Commission européenne dans le cadre du « Green deal ».
Il est « légitime » que la Pologne demande à l’UE de se montrer solidaire en matière de changement climatique, a-t-il souligné, car le pays est toujours très dépendant du charbon et il aura plus de mal que d’autres à s’aligner sur les nouveaux objectifs. Emmanuel Macron a donc enjoint les États membres à soutenir davantage Varsovie.
Mais les mécanismes de solidarité « ne s’appliqueront pas » si la Pologne ne souscrit pas à l’objectif de neutralité climatique de l’UE pour 2050, a-t-il averti.
« Soyons très clairs. Cette exemption temporaire ne constitue en aucun cas un obstacle pour l’Union européenne. Cela ne ralentit en rien la mise en œuvre de l’accord vert », a déclaré Emmanuel Macron, rappelant que la Pologne ne disposait pas d’un droit de veto sur la politique climatique et que les décisions pouvaient encore être prises à la majorité qualifiée.
« Et si, en fin de compte, la Pologne décidait de ne pas confirmer sa participation, elle sortirait elle-même des mécanismes européens, y compris des mécanismes de solidarité financière », a averti le président français, qui espère que l’Europe pourra bientôt avancer « collectivement » vers l’objectif de neutralité carbone pour 2050.
Après le sommet, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que les pourparlers de juin se concentreraient davantage sur le détail des conditions permettant de recevoir des fonds du mécanisme de transition juste.
Lorsqu’on lui a demandé si la Pologne allait finalement adhérer à l’objectif 2050, Mateusz Morawiecki n’a pas donné de réponse, précisant seulement que le gouvernement polonais n’était pas disposé à fixer « de nouvelles dates ».