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Biodiversité

Pour survivre, les espèces rares se regroupent dans des "ghettos"

Pour pouvoir survivre face à des espèces compétitives, les spécimens rares préfèrent se regrouper entre eux. De cette façon, ils arrivent à persister dans la nature.

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corail de feu ramifié (Millepora dichotoma)

Un corail de feu ramifié (Millepora dichotoma).

Crédit : Wikipedia

Selon le principe de Gause ou principe d'exclusion compétitive, les espèces qui partagent une même niche écologique - et donc des ressources limitées - ne peuvent pas co-exister indéfiniment. L'une des deux, la plus "efficace", finit par étouffer l'autre, la privant d'éléments vitaux. Pourtant, des espèces rares arrivent malgré tout à persister. Une équipe de recherche internationale, pilotée par les universités d’Umeå (Suède) et de Genève (Suisse), présente le 16 décembre 2019 dans la revue Nature Ecology & Evolution, des éléments de réponse pour expliquer ce phénomène.

Plus de 300 communautés écologiques étudiées

Comment s'organiser pour survivre quand sa propre espèce ne compte que quelques représentants ? Pour répondre à cette question, les chercheurs ont étudié plus de 300 communautés écologiques : des mousses, des plantes, des insectes ou encore des coraux. Les simulations numériques les concernant ont permis de délivrer de précieuses informations sur leur survie. Dans la nature, il existe des "ghettos", des lieux où des espèces comptant moins de spécimens vivent en marge du reste. "Les communautés animales et végétales sont organisées en quartiers ethniques, comme on peut parfois en retrouver dans certaines grandes mégalopoles", explique Joaquin Calatayud, chercheur à l’Université d’Umeå, en Suède et dirigeant la recherche. Et cette stratégie écologique paye : dans des environnements compétitifs, ces espèces persistent "soit par la coopération entre espèces rares, soit par l’utilisation de différents micro-habitats", explique l'Université de Genève dans un communiqué.

S'associer et se regrouper pour survivre face à l'espèce dominante

Un exemple de ce phénomène se rencontre sur l’île de Tykus, en Indonésie. "Sur cette île, Montipora digitata, une espèce de cnidaire, représente l’espèce dominante et la plus abondante du récif corallien, explique Jaime Madrigal-Gonzalez, chercheur à l’Université helvète. Elle est accompagnée d’espèces rares, comme le corail de feu ramifié ou le corail-champignon bouclier. Pour ne pas être éliminées par l’espèce dominante, ces coraux rares forment de petites associations et ont tendance à pousser l’un à côté de l’autre". Les informations fournies par cette étude peuvent par exemple permettre d'améliorer les mesures de conservation. Cependant, une explication manque encore : qu'est-ce qui conduit fondamentalement une espèce à être rare ? Sur ce point là, "il nous faut encore creuser", admet Markus Stoffel, co-auteur de l'étude.

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