Nîmes : un policier restituait de faux billets aux gardés à vue

Une femme sortant de garde à vue a réclamé que ses billets de 10 et 20 euros restitués soient passés au détecteur de faux billets. Le policier a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

À leur sortie du poste, des gardés à vue se sont aperçus que leurs effets personnels avaient été remplacés par des contrefaçons.
À leur sortie du poste, des gardés à vue se sont aperçus que leurs effets personnels avaient été remplacés par des contrefaçons. LP/Olivier Boitet

    De faux billets au lieu de coupures de 10 ou 20 euros, une Rolex remplacée par une imitation. Un policier de Nîmes (Gard) qui subtilisait les effets des personnes placées en garde à vue et les remplaçait par des contrefaçons a été mis en examen début décembre.

    Le fonctionnaire a été mis en examen le 4 décembre pour « vol par dépositaire de l'autorité publique, recel de vol, détention et utilisation de faux billets et association de malfaiteurs », a déclaré une source judiciaire, confirmant une information du Canard Enchaîné. Il a été placé sous contrôle judiciaire, suspendu de ses fonctions et sa hiérarchie a demandé sa radiation.

    L'affaire éclate fin novembre quand une jeune femme, placée en garde à vue pour vol au commissariat de Nîmes, demande que les billets de 10 et 20 euros, qui lui avaient été restitués à sa sortie, soient passés au détecteur. La machine confirme alors ce qu'elle soupçonnait. Il s'agit de faux, plutôt grossiers, utilisés lors de tournages de cinéma.

    Des liasses de faux billets à son domicile

    Quelques heures plus tôt, une autre personne s'était plainte de la même chose. Renseignement pris, le même policier s'était chargé de la fouille, de la saisie et de la restitution des effets des deux personnes en garde à vue.

    Une enquête de la police des polices de Marseille est alors lancée. Elle permet notamment de découvrir que neuf mois plus tôt, un troisième homme placé en garde à vue avait saisi la justice, affirmant qu'il était entré au commissariat avec une Rolex au poignet et s'était vu rendre une contrefaçon à sa sortie, selon une source proche du dossier.

    Ces accusations n'avaient d'abord pas été prises au sérieux jusqu'à ce que les enquêteurs découvrent que le même gardien de la paix était intervenu dans cette affaire. Une perquisition à son domicile a permis de retrouver d'autres objets et des liasses de faux billets, selon les mêmes sources.