Avec la grève, c’est déjà Noël pour les pickpockets parisiens

Depuis le 5 décembre, ils s’en donnent à cœur joie. Les vols à la tire sont si nombreux dans la capitale que les délais de rendez-vous pour déposer plainte grimpent à quatre semaines.

 Les voleurs profitent des bousculades pour subtiliser téléphones et portefeuilles (Illustration).
Les voleurs profitent des bousculades pour subtiliser téléphones et portefeuilles (Illustration). LP/Delphine Goldsztejn

    La nuit était déjà tombée et, dans la rue, c'était la foule des soirs de grève dans le quartier de la gare de l'Est, à Paris. Sans métro ni bus à l'horizon, Line, petite quarantaine sportive, avait décidé de marcher du métro 4-Septembre jusqu'à La Villette, où elle a un rendez-vous.

    « Mon téléphone a sonné, je l'ai sorti de mon sac à dos et branché à mes oreillettes, j'avais un parapluie dans une main, mon sac sur le dos, un autre à l'épaule et le téléphone bien au fond de ma poche de doudoune. Je parlais avec mon patron quand, tout à coup, plus rien, mon câble d'oreillette pendait dans le vide ! » raconte cette cadre dans la parfumerie. Elle n'a rien vu, rien senti. « Il y avait vraiment beaucoup de monde dehors mais on n'était quand même pas en mode sardines comme dans le métro ! » décrit la jeune femme, qui ne revient pas de l'agilité de son voleur.