L'horreur économique - Autour des "Raisins de la colère" de Steinbeck : épisode • 4/4 du podcast La bourse ou la vie : histoires de crises en littérature

Film "Les raisins de la colère" de John Ford ©Getty - Library of Congress/Corbis/VCG via Getty Images
Film "Les raisins de la colère" de John Ford ©Getty - Library of Congress/Corbis/VCG via Getty Images
Film "Les raisins de la colère" de John Ford ©Getty - Library of Congress/Corbis/VCG via Getty Images
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L’œuvre de John Dos Passos se referme sur la crise de 1929, celle de son compatriote, John Steinbeck (1902-1968) s'ouvre sur cette sombre perspective et s'étend jusqu'au commencement de la Seconde Guerre mondiale. L'argent n'est ici rien de plus que des raisins secs.

Avec
  • Marie-Christine Lemardeley Professeur de littérature américaine à l’université Paris 3
  • Stéphanie Genand Professeur à l'Université de Bourgogne, spécialiste de la littérature du XVIII° siècle, présidente de la société des études Staëliennes

Pour cette dernière émission de la série consacrée à la crise financière en littérature, nous recevons Marie-Christine Lemardeley, professeure de littérature américaine à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, auteure d’un essai sur John Steinbeck, publié en 2000 aux éditions Belin, dans la collection « Voix américaines » et responsable de l'édition des Raisins de la colère, dans la collection de poche Foliothèque des éditions Gallimard en 1998. 

Le roman qui suit la famille Joad, illustration de l’Amérique rurale est celui des fermiers sans argent, sans illusion non plus. Ils nous confient leurs luttes sans victoire contre les grands propriétaires, les sociétés influentes, les banques puissantes. Leur quête de meilleures conditions de vie les conduit sur la route :

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Les petits fermiers allaient habiter la ville, le temps d’épuiser leur crédit et de devenir une charge pour leurs amis ou leurs parents ; et finalement ils échouaient eux aussi sur la grand’-route, où ils venaient grossir le nombre des assoiffés de travail des forcenés prêts à tuer pour du travail. John Steinbeck, Les Raisins de la colère, chapitre XXII, 1939.

Ces travailleurs se racontent et Steinbeck écrit comme ils parlent, un phrasé qui donne une certaine authenticité au récit. Ils quittent leurs terres et tentent d'en trouver une qui porte encore des fruits. La problématique de la faim est dans le roman au sens propre comme au sens figuré. Leur colère se nourrit de la frustration, du manque.

Des effets, non des causes : des effets, non des causes. Les causes sont profondes et simples… les causes sont la faim, une faim au ventre multipliée par un million ; la faim dans une seule âme, faim de joie et d’une certaine sécurité, multipliée par un million ; muscles et cerveau souffrant du désir de grandir, de travailler, de créer, multipliés par un million. John Steinbeck, Les Raisins de la colère, chapitre XIV, 1939.

A 15h30 nous retrouvons Stéphanie Genand, maître de conférence à l’université de Rouen, pour la chronique. 

MUSIQUE GÉNÉRIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction).

MUSIQUE CHRONIQUE: Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat).

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