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La dette publique française à plus de 100% du PIB fin septembre

Gérald Darmanin et Bruno Le Maire au ministère des Finances à Paris, en septembre.
Gérald Darmanin et Bruno Le Maire au ministère des Finances à Paris, en septembre. François BOUCHON/Le Figaro

À 2415 milliards d'euros, la dette est à nouveau en hausse de 0.9 point et dépasse le seuil fatidique des 100% du PIB.

C’est officiel, la nouvelle vient de tomber. La dette française a de nouveau franchi la barre symbolique des 100% du PIB au 3e trimestre 2019. Elle a précisément bondi de 39,6 milliards d’euros sur trois mois, pour atteindre les 2415,1 milliards d’euros, un record absolu. Soit… 100,4% de la richesse nationale (+0,9 point sur 3 mois), le 3e pire niveau jamais atteint après les 100,5% et 100,8% enregistrés aux 2e et 3e trimestres 2017 (des taux qui ont été recalculés ex-post quand la dette de la SNCF, qui a été récupérée par l’État l’année dernière, a été réintégrée à rebours dans l’endettement public).

Dans le détail, c’est surtout la dette de l’État qui augmente alors que celles des collectivités locales et de la Sécu diminuent. Ainsi, la contribution de l’État à l’endettement public au 3e trimestre croit de 41,6 milliards sur trois mois quand celles des administrations locales et de la Sécu régressent de 0,7 et 1,7 milliard.

Dette au sens de Maastricht des administrations publiques en points de PIB Figaro

Ce taux, supérieur à 100%, devrait toutefois baisser au 4e trimestre, comme chaque année. La raison est simple : l’État s’endette toujours plus en début qu’en fin d’année, car il concentre ses émissions sur les premiers mois. Sur l’ensemble de l’année, le gouvernement Philippe a d’ailleurs prévu de boucler 2019 sur un taux d’endettement moyen de 98,7%, en légère baisse de 0,1 point sur un an. Sans doute la forte progression des encours de dette au 3e trimestre, surprenante à cette période de l’année, aura pour conséquence de relever l’objectif final de fin d’année. En novembre, Bruxelles anticipait d’ailleurs un taux d’endettement de 98,9% du PIB pour Paris, soit le 5e niveau le moins bon de la zone euro.

» À voir aussi - Comment la France n'a cessé de s'endetter

La dette, point faible du quinquennat Macron

La dette est clairement le point faible du quinquennat Macron. Pendant la campagne, le président de la République s’était engagé à baisser de 5 points en 5 ans le taux d’endettement. Dans l’euphorie post-victoire, il avait même affiché une ambition supérieure auprès de la commission de Bruxelles, en anticipant un reflux de 8 points d’ici 2022. Reste que les choses ne se sont pas passées comme prévu (gilets jaunes, guerre commerciale, ralentissement mondial…) et que le chef de l’État français a été rattrapé par le principe de réalité. A la rentrée, il a revu ses ambitions à la baisse et n’anticipait plus alors qu’un reflux de 1,7 point. Mais ça, comme dirait la pub, c’était avant… de franchir le seuil des 100%...

Réagissant à la nouvelle, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat a estimé que le gouvernement avait «abandonné tout effort de gestion» et qu'une telle dérive de la dette était «dangereuse». «Elle affaiblit la France, paupérise les Français et annonce des lendemains difficiles» s'est-il indigné.

Effet bénéfique des taux bas

Pourtant Le FMI s'était inquiété, cet été, du niveau de la dette publique française, qu'il juge «trop élevée». «Ce qui compte, c’est la croissance et l’emploi, ce qui ne veut pas dire - c’est ce qu’a dit le président de la République -, qu’il ne faut pas faire des efforts (...) et réduire les dépenses publiques» avait alors nuancé Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics.

Dans sa lutte contre la dette, le gouvernement a un allié de taille, à savoir les taux d’intérêts. Aujourd'hui, la France emprunte à des taux négatifs pour des échéances de 15 ans, limitant de facto la charge de la dette.

La dette publique française à plus de 100% du PIB fin septembre

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1224 commentaires
  • Toussaint VIMAL

    le

    Eh ! Les gars ! Vous l'avez voulu, et maintenant vous l'avez. Je suis certains que vous seriez contre un projet de constitution qui laisserait place à un article consacré à une procédure de destitution.

  • Tavclo

    le

    Il faudrait que nos gouvts en prennent de la graine et qu'ils apprennent comment on gouverne un pays 100 % démocratiquement avec le PEUPLE comme seul souverain !!!! https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/04/17/20002-20180417ARTFIG00172-nouveau-record-pour-le-budget-suisse-excedentaire-depuis-18-ans.php

  • nodless

    le

    Il y a 20 ans les "analystes, les politiques relayent par les "médias" nous expliquaient qu'une dette de 100% du PIB était une catastrophe, aujourd'hui les mêmes s'évertuent a nous faire croire qu'il n'en est rien bien au contraire avec des taux négatifs c'est une aubaine de s'endetter et que de toutes façons la dette ne serait jamais remboursée, ils nous ont donc menti et paupérisé pendant des années avec pour excuse la dette. Aujourd'hui ils comptent continuer leur travail de sape en s'attaquant aux retraites que nous réservent-t-ils demain? l'appauvrissement total avec pour excuse le "réchauffement climatique"? et ils nous expliqueront dans 20 ans après avoir appauvri un peu plus le peuple que le problème est réglé

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