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Température record, banquise au plus bas : l’Arctique subit des changements spectaculaires

Le pôle Nord subit un cercle vicieux : la fonte de la banquise et du Groenland, sous l’effet du changement climatique, entraîne en retour une accélération du réchauffement.

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Publié le 02 janvier 2020 à 04h16, modifié le 02 janvier 2020 à 15h23

Temps de Lecture 6 min.

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Le glacier de Pond Inlet, dans l’Arctique canadien, en août 2019.

L’Arctique est considéré comme le climatiseur de la planète. Sa surface blanche réfléchit les rayons du soleil vers l’espace et maintient les températures fraîches autour du pôle Nord, régulant le climat du reste du globe. Mais ce système de réfrigération crucial est fortement menacé, selon un rapport commandé par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) et réalisé par quatre-vingt-un scientifiques de douze pays. Les conclusions, publiées en décembre 2019, sont alarmantes : l’Arctique subit des « changements spectaculaires » et « sans précédents », liés à un réchauffement et une fonte de la banquise continus, qui ont atteint des records en 2019 et qui mettent plus que jamais les habitants et les écosystèmes en péril.

« Beaucoup pensent que l’Arctique est un endroit éloigné, mais la perte de glace change la vie des gens », prévient Donald Perovich, un géophysicien du Dartmouth College (New Hampshire, Etats-Unis) qui a contribué à ce rapport annuel.

Il faut plonger dans les chiffres pour comprendre l’ampleur des changements à l’œuvre. La température enregistrée en Arctique, entre octobre 2018 et août 2019, a été supérieure de 1,9 oC par rapport à la moyenne 1981-2010. La région a ainsi connu sa deuxième année la plus chaude depuis le début des relevés en 1900, après 2015-2016. En juillet, la capitale islandaise, Reykjavik, a, par exemple, vécu le mois le plus chaud de son histoire, tandis qu’à Anchorage, en Alaska, le thermomètre n’avait jamais autant grimpé au cours de l’été depuis près de soixante-dix ans.

La première victime est la banquise, qui refroidit le pôle Nord et sert d’habitat à de nombreuses espèces

Depuis le milieu des années 1990, l’Arctique se réchauffe à un rythme plus de deux fois supérieur au reste du monde, du fait d’un phénomène appelé amplification arctique : l’air qui se réchauffe fait fondre la glace et la neige, ce qui remplace une couverture blanche très réfléchissante par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Cela entraîne une hausse des températures de l’air et de l’eau, ce qui, à son tour, fait fondre encore plus de glace et aggrave le réchauffement.

Etendue de la banquise arctique en mars 2019, à son maximal annuel (à gauche), et en septembre 2019, à son mimimal annuel (à droite). La ligne rouge indique la valeur médiane pour la période de référence 1981-2010.

La première victime de ces effets en cascade est la banquise, qui refroidit le pôle Nord et sert d’habitat à de nombreuses espèces comme les ours polaires. Dans l’Arctique, la glace de mer fond en partie l’été et se reforme l’hiver. Mais, depuis une vingtaine d’années, elle fond davantage et se reforme moins. En 2019, sa superficie a ainsi atteint un minimum de 4,15 millions de km2 mi-septembre, soit le deuxième plus bas ex aequo enregistré depuis le début des relevés satellite en 1979.

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