Fuite de Carlos Ghosn : sept arrestations en Turquie

Les policiers turcs ont interpellé jeudi plusieurs personnes qui auraient aidé l’ancien patron de Renault-Nissan à se rendre au Liban depuis Istanbul après sa fuite du Japon.

 L’aéroport Atatürk d’Istanbul, le 4 avril dernier, avant le transfert de son activité vers le nouvel aéroport international de la ville.
L’aéroport Atatürk d’Istanbul, le 4 avril dernier, avant le transfert de son activité vers le nouvel aéroport international de la ville. AFP/Ozan Kose

    L'onde de choc de la fuite de Carlos Ghosn atteint maintenant la Turquie. L'ancien patron de Renault-Nissan a fui le Japon, où il était accusé de malversations financières et assigné à résidence, pour aller se réfugier au Liban, où il a des attaches familiales, une résidence et un passeport.

    Lors de cette exfiltration rocambolesque, il a transité par un aéroport d'Istanbul et le ministère turc de l'Intérieur a ouvert une enquête pour déterminer dans quelles conditions et avec quelles complicités, selon la chaîne d'information NTV.

    Dans le cadre de cette enquête, selon l'agence de presse DHA, la police turque a interpellé et placé en garde à vue sept personnes soupçonnées de l'avoir aidé, dont quatre pilotes.

    Carlos Ghosn aurait quitté le Japon à bord d'un jet privé parti de l'aéroport du Kansai, dans l'ouest de l'archipel nippon. Un avion de ce type a décollé le 29 décembre vers 23h00 (heure locale) de cette infrastructure en direction d'Istanbul, ont indiqué des médias japonais.

    D'après le quotidien turc Hurriyet, il aurait atterri à l'aéroport Atatürk, aujourd'hui fermé aux vols commerciaux mais encore utilisé par des appareils privés. Carlos Ghosn en serait reparti vers le Liban peu de temps après à bord d'un autre jet privé.

    Par ailleurs, la présidence libanaise a encore démenti jeudi que le président Michel Aoun l'ait accueilli à son arrivée à Beyrouth et l'ait rencontré depuis. Selon l'un des avocats libanais de Carlos Ghosn, Carlos Abou Jaoude, la date d'une conférence de presse doit encore être fixée.

    Des enquêteurs du bureau des procureurs de Tokyo ont perquisitionné jeudi l’appartement où Carlos Ghosn était assigné à résidence/REUTERS.
    Des enquêteurs du bureau des procureurs de Tokyo ont perquisitionné jeudi l’appartement où Carlos Ghosn était assigné à résidence/REUTERS. AFP/Ozan Kose

    À Tokyo, où une enquête a également été ouverte sur les circonstances de sa fuite et de sa sortie du territoire, le domicile provisoire de Carlos Ghosn a été perquisitionné jeudi. Pour élucider les circonstances de son départ, les officiers du bureau des procureurs vont exploiter notamment les images de la caméra de surveillance placée à l'entrée de son domicile et celles des caméras du quartier, selon les médias locaux citant des « personnes en relation avec l'enquête ».

    À Paris, la secrétaire d'Etat française à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a souligné qu'il ne serait pas extradé s'il venait en France. « Nous appliquons à Mr Ghosn comme à Monsieur tout le monde les mêmes règles du jeu mais cela ne nous empêche pas de penser que Mr Ghosn n'a pas à se soustraire à la justice japonaise », a-t-elle déclaré jeudi matin sur BFMTV.

    « Encore une fois, personne n'est au-dessus des lois », a-t-elle relevé. « Il était assigné à résidence, c'est une condition très désagréable, il n'avait pas accès à ses proches, je comprends aussi que cela soit très déplaisant mais sa vie n'était pas en danger sinon la France serait intervenue », a-t-elle poursuivi.