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Le Parlement turc autorise une intervention militaire en Libye

A Ankara, les députés ont autorisé, jeudi, l’envoi de troupes en Libye aux côtés du gouvernement de Tripoli, ciblé par l’offensive du maréchal Haftar, qui a fait dissidence.

Par  (Istanbul, correspondante)

Publié le 02 janvier 2020 à 17h27, modifié le 03 janvier 2020 à 13h23

Temps de Lecture 5 min.

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Le Parlement a donné son accord, jeudi 2 janvier, au déploiement de troupes turques en Libye.

Convoqué en toute hâte par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le Parlement a donné son accord, jeudi 2 janvier, au déploiement de troupes turques en Libye en soutien au gouvernement d’accord national (GAN) de Tripoli, menacé par une offensive du chef de guerre Khalifa Haftar, soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte. L’implication de la Turquie risque d’aggraver cette situation de guerre par procuration qui mine le pays.

Le président américain Donald Trump a aussitôt mis en garde, dans une conversation téléphonique avec son homologue turc, contre toute « ingérence étrangère » susceptible de « compliquer » la situation en Libye. Washington avait appelé, en novembre 2019, le maréchal Khalifa Haftar à mettre fin à son offensive en vue de s’emparer de Tripoli, même si M. Trump avait pu donner l’impression, par le passé, de le soutenir.

Le mandat d’un an voté par les parlementaires laisse à Erdogan le pouvoir de décider seul de la composition et de la taille des forces qui seront déployées. L’envoi de quelques centaines de mercenaires syriens épaulés par des instructeurs de l’armée turque n’est pas satisfaisant pour le président turc, qui voit plus grand. L’intervention aura lieu « au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire », avait-il prévenu après avoir signé, le 27 novembre 2019, un double accord de coopération, militaire et de délimitation des frontières maritimes en Méditerranée, avec Faïez Sarraj, le chef du GAN.

Les buts affichés sont ambitieux, le texte de la motion évoque ainsi la nécessité de « protéger les intérêts de la Turquie en Méditerranée, de prévenir le transit de migrants clandestins, d’empêcher les organisations terroristes et les groupes armés de proliférer, d’apporter une aide humanitaire au peuple libyen ».

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Intérêts économiques et stratégiques de la Turquie

A travers cette projection de puissance, Ankara veut également défendre ses intérêts économiques et stratégiques. Economiques, car les entreprises turques ont investi près de 25 milliards de dollars (22 milliards d’euros) en Libye à l’époque de Mouammar Kadhafi ; stratégiques, car l’accord passé avec Tripoli sur la délimitation des frontières maritimes, bien qu’irrecevable juridiquement, élargit ses visées sur de vastes zones de la Méditerranée orientale, riches en hydrocarbures, et disputées par la Grèce, Chypre, l’Egypte et Israël.

L’opposition dénonce l’aventurisme du président, prêt à entraîner le pays dans un engrenage dont l’issue pourrait être fatale. « Nous ne voulons pas que la terrible situation qui s’est développée en Syrie se répète dans un autre pays », a déclaré Unal Çeviköz, le vice-président du Parti républicain du peuple (CHP), après une rencontre avec le ministre des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoglu, qui a vainement tenté de convaincre les républicains de voter en faveur de la motion.

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