Après la mort vendredi matin du général Qassem Soleimani dans une attaque de drone américaine, la colère a envahi l’Iran, où les partisans du défunt général sont descendus dans les rues aux cris de “Mort à l’Amérique”.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a menacé les États-Unis d’une “terrible vengeance”, tandis que le successeur de Soleimani, Esmail Ghaani, désigné dès vendredi, a promis “des cadavres d’Américains dans tout le Moyen-Orient”, rapporte The Guardian.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté toutes les parties à la “retenue maximum”, affirmant que “le monde ne peut pas se permettre une autre guerre dans le Golfe”, selon le quotidien britannique.

Mais samedi matin tôt, la télévision d’État irakienne a fait état d’une nouvelle attaque américaine “contre un commandant du Hachd Al-Chaabi”, les forces paramilitaires irakiennes pro iraniennes, “tuant au moins six personnes”, selon Al-Jazira. Le Hachd a cependant assuré qu’aucun de ses commandants n’était dans le convoi.

Plus tôt dans la journée, Donald Trump et son secrétaire d’État Mike Pompeo avaient pourtant fait mine d’apaiser les tensions et de jouer la “désescalade”.

Devant la presse, le président américain a assuré que l’exécution de Soleimani avait été ordonnée pour “mettre fin à une guerre”, témoigne le Washington Post. “Nous n’avons pas agi pour démarrer une guerre”, a-t-il martelé.

Menace d’envergure

Mais quelques heures plus tard, devant ses militants en Floride, il justifiait l’attaque par la cruauté du général. “Qassem Soleimani est mort et ses massacres sanglants appartiennent désormais au passé”, a-t-il dit, cité par CNN. “Il préparait des attaques contre les Américains, mais nous avons fait en sorte de mettre un terme à ses atrocités une fois pour toutes”.

M. Pompeo a pour sa part appelé ses homologues “en Chine, au Royaume-Uni et en Allemagne pour réitérer ‘l’engagement’ des États-Unis en faveur de la ‘désescalade’ du conflit”, remerciant chaleureusement, au passage, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour son “soutien sans faille”, écrit El País.

Le secrétaire d’État américain a lui aussi affirmé que Soleimani préparait une action d’envergure menaçant “des centaines de vie américaines”. Un discours relayé par le Pentagone, où le général Mark A. Milley, cité par le New York Times, a déclaré que “l’inaction” contre le général iranien était devenue une menace plus grande que “l’action”, et que rester les bras croisés aurait été “faire preuve de négligence”.

Inquiet pour la sécurité des ressortissants américains au Moyen-Orient, M. Trump a ordonné l’envoi de 3 000 soldats supplémentaires dans la région. “Les troupes seront dépêchées au Koweït, par mesure de précaution, en réponse à l’augmentation du niveau des menaces”, selon le Pentagone, cité par USA Today.