[Vidéo] Les voitures volantes, défi de la nouvelle décennie

Fantasme ou tendance lourde ? Le marché des taxis volants pourrait représenter 35 milliards de dollars en 2035, proclamait une étude publiée en fin d’année dernière par le cabinet de conseil Oliver Wyman. À cette date, de 40 000 à 60 000 aéronefs devraient voler. Entre 60 et 90 villes feraient alors honneur aux véhicules volants électriques (eVTOL, pour electric vertical take-off and landing).

En 2020, vous n’en croiserez cependant pas à tous les coins de rue. Car les projets qui décrocheront une certification dans les cinq prochaines années de la part des grandes autorités mondiales, type FAA et AESA, ne représenteront qu’un petit pourcentage, assure-t-on chez Oliver Wyman. En outre, un temps de maturation technologique sera nécessaire. Un pilote sera aux commandes de chacun de ces taxis volants durant les premières années d’exploitation, avant de laisser la place à une autonomie complète.

Les premières ventes de véhicules en 2021

Le cabinet de conseil mise sur un calendrier progressif : premières ventes de véhicules en 2021, premiers vols commerciaux assurés en 2023, premiers trajets ouverts au public en 2025 puis déploiement à grande échelle à partir de 2030. C’est la grande diversité des compétences en jeu (gestion de trafic, infrastructures, aéronef, entretien, système de réservation, vertiports...) qui impose un constat clair : les grands gagnants de ce marché naissant seront ceux capables de s’unir, alors que 170 projets sont en cours de développement.

"Chacun est en train de se construire son réseau d’alliances et c’est celui qui l’édifiera rapidement de la manière la plus robuste qui l’emportera", conclut Guillaume Thibault, partner chez Oliver Wyman. Car si les grands groupes peuvent se prévaloir d’une sérieuse expérience en matière de certification, ils auront besoin de l’appui d’autres joueurs s’ils veulent espérer gagner la partie.

Et de citer Uber, qui s’est entouré notamment de Boeing et d’Embraer. Tandis qu’Airbus, ADP et la RATP ont profité du dernier salon aéronautique du Bourget pour lancer une étude de faisabilité afin de mettre au point un démonstrateur de taxi volant, dont la mise en œuvre commerciale devrait intervenir avant 2030 en région parisienne, idéalement pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Le constructeur automobile Porsche et l’avionneur Boeing ont d’ores et déjà annoncé travailler sur leur propre concept.

Premiers essais en vidéo

Il faudra compter également sur de nouveaux intervenants, comme la compagnie japonaise d'électronique NEC, qui a expérimenté en août dernier un prototype de voiture volante multicoptère dans la banlieue de Tokyo (voir la vidéo ci-dessous). Née en 2012, elle avait déjà mené en 2017 un premier projet de voiture volante avec Toyota, projetant même de faire allumer la flamme olympique de 2020 par l’engin. Un pari ambitieux qui s’était soldé par un échec, la voiture s’étant écrasée lors d’une démonstration.

Autre serial-testeur, le slovaque Aeromobil. En mai 2019, au salon VivaTech organisé à Paris, il avait ainsi présenté à Paris la quatrième version de sa voiture volante, à redécouvrir ci-dessous dans la vidéo que nous avions réalisée. Celle-ci peut d’ores et déjà être réservée sur le site du constructeur, à condition toutefois de s’acquitter d’une somme comprise entre 1,2 et 1,5 million d’euros.