ÉTATS-UNIS - Comme un léger camouflet. Après le raid américain qui a tué à Bagdad le général Soleimani, numéro 2 de l’Iran la semaine dernière, Donald Trump a menacé de viser des sites culturels iraniens si Téhéran répondait en attaquant les intérêts américains.
Dans une série de tweets postés dans la journée de samedi, le locataire de la Maison Blanche avait notamment assuré avoir dressé une liste de 52 sites - “Comme les 52 otages retenus il y a des années”- sur lesquels l’armée américaine pourrait frapper “très durement” et “très rapidement”.
Cette option a finalement été complètement écartée par le secrétaire à la Défense, Mark Esper, lundi au cours d’une conférence de presse au Pentagone, dont le contenu a été relayé par le New York Times. Au cours de son intervention, il a notamment assuré que les États-Unis suivront “les règles internationales des conflits armés”, confirmant peu après que cela exclut de fait de viser des sites culturels de haute importance.
Pour autant pas question de contredire frontalement Donald Trump devant la presse. À cet égard, selon The Hill, c’est la conseillère de la Maison Blanche Kellyanne Conway qui a assuré le service après-vente, assurant que le président n’avait pas dit qu’il viserait des sites culturels: “Il a dit qu’il posait ouvertement la question de savoir pourquoi dans le monde ils sont autorisés à mutiler des gens, à lancer des bombes en bordure de route, à tuer notre peuple, à torturer notre peuple... Il a dit qu’ils avaient identifié 52 sites”.
Depuis ces déclarations et ces tweets sur cette cinquantaine de sites, Donald Trump a suscité un tollé international. Et pour cause, s’il venait à mettre ses menaces à exécution, le président américain irait à l’encontre de la Convention de Genève dont les États-Unis sont signataires, se sont alarmés plusieurs spécialistes. Il s’exposerait alors à des poursuites pour “crime de guerre”.
Ce lundi, l’Unesco, dont les États-Unis se sont retirés fin 2018, a rappelé à que le pays était toutefois signataire de deux conventions, en 1954 puis en 1972, qui engagent le pays signataire à ne pas endommager le patrimoine culturel et naturel d’un autre État signataire.
De leur côté, les Iraniens ont répondu à leur façon aux menaces de Donald Trump. De nombreux internautes ont partagé en masse sur les réseaux sociaux des images de sites culturels iraniens iconiques avec le hashtag #IranianCulturalSites.
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