La semaine dernière, le nombre de 500 millions d'animaux morts dans les incendies australiens avait déjà provoqué l'émoi. Mardi, l'estimation est montée à 1,25 milliard. Pourquoi un tel bond ? La première évaluation, réalisée par Chris Dickman, chercheur à l'université de Sydney, ne concernait que l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud et seulement les mammifères, les oiseaux et les reptiles, commeil l'a expliqué sur le site de son institution.
Avec l'aide du WWF, Chris Dickman a élargi ses calculs pour englober toute l'Australie et inclure grenouilles, chauves-souris et invertébrés. Le résultat est vertigineux. «Beaucoup des animaux ont été tués directement par les feux, et d'autres succombent en raison du manque de nourriture, de refuges et de la prédation d'autres espèces», expliquait Rebecca Keeble, directrice régionale Océanie du Fonds international pour la protection des animaux, dimanche à Libération.
La grenouille «Pseudophryne corroboree», endémique du Sud-Est de l’Australie. (Photo Andrew c, CC BY SA)
«Ces pertes qui fendent le cœur comprennent des milliers de précieux koalas, sur la côte Nord de Nouvelle-Galles du Sud, avec d'autres espèces iconiques comme les kangourous, les wallabys, les opossums volants et les cacatoès, affirme Dermot O'Gorman, le directeur de WWF Australie, dans un communiqué. Beaucoup de forêts mettront des décennies à se remettre et certaines espèces seraient au bord de l'extinction. Avant que les feux ne se calment, l'étendue réelle des dommages restera inconnue.»
L'Isoodon obesulus et le dunnart, de petits marsupiaux de la taille d'une souris européenne, dont le premier n'existe qu'en Australie, pourraient disparaître localement. Tout comme la grenouille corroboree du Sud, et sa peau tachée de jaune vif et de noir, ainsi que l'opossum-pygmé des montagnes.
Le Bandicoot brun du Sud (Isoodon obesulus), une espèce de bandicoots peuplant le Sud de l’Australie. (Photo John O’Neill, domaine public)
Sur tout le territoire, ce sont plus de 8,4 millions d’hectares qui auraient brûlé depuis septembre, soit l’équivalent de la surface de la région Nouvelle-Aquitaine. Des centaines de feux sont toujours en activité, alors qu’un nouveau pic de chaleur est attendu pour vendredi. Cette année, sous l’effet du dérèglement climatique, la saison des feux a démarré bien plus tôt que la normale et s’avère beaucoup plus intense.
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