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L’Iran a lancé des missiles sur deux bases irakiennes occupées par des Américains

L’armée iranienne revendique le lancement d’une douzaine de missiles sur les bases d’al-Assad et d’Erbil en Irak. Le président américain Donald Trump, qui fera une déclaration mercredi matin, a laissé entendre que le bilan n’était pas très lourd

Image diffusée mardi soir, 7 janvier 2020, par la télévision iranienne, censée montrer les missiles lancés par l'Iran. — © AFP
Image diffusée mardi soir, 7 janvier 2020, par la télévision iranienne, censée montrer les missiles lancés par l'Iran. — © AFP

Une douzaine de missiles ont été tirés par l’Iran contre deux bases utilisées par l’armée américaine en Irak, a confirmé le Pentagone dans la nuit de mardi à mercredi. Il s’agit de représailles à l’assassinat par Washington du général iranien Qassem Soleimani.

Lire aussi: Fragilisé, le régime iranien ne peut se permettre qu’une riposte modérée

Quelques heures après cette riposte iranienne, de nombreux avions militaires survolaient Bagdad, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).

Les alliés de Washington menacés

Ces frappes, survenues en trois vagues, ont été menées avec «des dizaines de missiles», ont annoncé les Gardiens de la révolution iraniens, l’armée idéologique de la République islamique cités par la télévision d’Etat iranienne.

Téhéran, qui a revendiqué les raids de la nuit de mardi à mercredi, a promis des «réponses encore plus dévastatrices» en cas de nouvelle attaque.

Les Gardiens de la révolution ont conseillé à Washington de rappeler les troupes américaines déployées dans la région «afin d’éviter de nouvelles pertes», et menacé de frapper Israël et «des gouvernements alliés» de l’Amérique.

Evaluation de la «réponse»

Dans un tweet au ton particulièrement léger et plutôt apaisant, le président américain Donald Trump a indiqué qu’il ferait une déclaration mercredi matin et laissé entendre que le bilan n’était pas très lourd. «L’évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu’ici, tout va bien!», a-t-il lancé.

Le Pentagone procède en effet à une «évaluation préliminaire des dégâts», a dit le porte-parole. «Tandis que nous évaluons la situation et notre réponse, nous prendrons toutes les mesures nécessaires afin de protéger le personnel américain, ses partenaires et alliés dans la région.»

«Une gifle en pleine face»

Le guide suprême de la République islamique d’Iran a affirmé mercredi lors d'un discours télévisé que les tirs nocturnes de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak sont «une gifle en pleine face» des Etats-Unis.

Le N°1 iranien avait appelé à venger la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, assassiné le 3 janvier, avec l’homme de l’Iran à Bagdad et huit autres personnes, par une frappe de drone américain près de l’aéroport de la capitale irakienne.

«La question importante est de savoir, quel est notre devoir maintenant?» a dit l’ayatollah Khamenei. «Un incident important a eu lieu», a-t-il ajouté en allusion à la mort de Soleimani. «La question de la vengeance est une autre affaire.»

«Les actions militaires du genre ne sont pas suffisantes pour cette affaire», a-t-il jugé, faisant référence à l’assassinat du général Soleimani. «Ce qui est important est que la présence corrompue des Etats-Unis dans la région prenne fin», a-t-il ajouté.

La crainte d’une déflagration

Le Parlement iranien a adopté en urgence une loi classant toutes les forces armées américaines comme «terroristes» après la mort du général Qassem Soleimani, architecte de la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient, souvent considéré comme un héros dans son pays pour le combat contre l’Etat islamique (EI).

Selon l’agence iranienne Fars, ce dernier a été enterré dans la nuit. Dans la journée, l’hommage qui lui était rendu dans sa ville natale de Kerman a tourné à la tragédie. Une bousculade a fait 56 morts et 213 blessés, selon le dernier bilan officiel publié par les médias locaux.

Depuis que les Etats-Unis ont assassiné Qassem Soleimani, la crainte grandit d’une déflagration dont l’impact pourrait toucher au-delà du Moyen-Orient. Plusieurs Etats membres de la coalition ont déjà retiré des soldats, par crainte de nouvelles attaques.

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