(Washington) Donald Trump s’est félicité jeudi d’une décision de justice l’autorisant à puiser 3,6 milliards de dollars dans le budget du Pentagone pour la construction du mur à la frontière avec le Mexique, une promesse de campagne qui peine à voir le jour.

En décembre, un tribunal fédéral avait bloqué l’utilisation de ces fonds, destinés à ériger environ 800 kilomètres de barrière à la frontière sud.  

Saisie en urgence par le gouvernement, une cour d’appel basée à La Nouvelle-Orléans a suspendu mercredi soir ce jugement en attendant un examen du fond du dossier. Même si elle est temporaire, cette décision permet à l’administration Trump de commencer à utiliser les fonds.  

« La Cour suprême des États-Unis a récemment bloqué une décision similaire prise par un autre tribunal », a justifié la cour d’appel, en référence à un arrêt pris en juillet par la plus haute juridiction du pays qui avait déjà autorisé l’usage de 2,5 milliards de dollars de fonds militaires pour ériger d’autres pans du mur.  

La justice « nous a donné le feu vert pour commencer l’une des plus importantes sections du mur absolument nécessaire à la fontière Sud », s’est réjoui Donald Trump dans un tweet. « Le mur entier est en construction ou prêt à démarrer ! », a assuré l’ex-magnat de l’immobilier, qui espère décrocher un second mandat en novembre 2020.

« C’est une victoire pour l’État de droit », a renchéri la Maison-Blanche dans un communiqué. « Nous sommes déterminés à sécuriser nos frontières et nous finirons le mur », a-t-elle ajouté.  

Le milliardaire républicain a fait de la lutte contre l’immigration illégale un des marqueurs de sa présidence, mais sa promesse d’ériger un mur sur les 3200 kilomètres de la frontière avec le Mexique a fait l’objet de nombreuses batailles au Congrès et en justice, freinant sa réalisation.

L’opposition démocrate avait refusé de voter son financement et ce bras de fer avait provoqué, il y a un an, la fermeture partielle de l’administration fédérale pendant 35 jours, une durée record.

Pour contourner le refus du Congrès de débloquer les fonds, le président avait invoqué en février 2019 « l’urgence nationale » afin de puiser 6,7 milliards de dollars dans le budget de l’armée. C’est cette décision qui a fait l’objet de recours en cascade, dont l’issue n’est pas encore définitive.